L’existence et ses mystères
Guiseppe Cardoni était un ingénieur d’Ombrie. Mais, très vite, il s’est tourné vers des reportages en noir et blanc.
Il a fait partie du groupe photographique Leica dans lequel il a eu l’occasion de rencontrer les maîtres de la photographie italienne pendant des années.
Avec le journaliste de la RAI, Luca Cardinalini, il a co-écrit un livre photo intitulé STTL La terra ti sia lieve et avec Luigi Loretoni, il a publié Miserere, Gubbio, I Ceri et Kovilj.
Son Boxing Notes est un reportage sur le monde de la boxe qui lui a valu entre autres le prix “Rencontres D’Arles — Reponses Photo 2017″. Et il s’est consacré à la photographie musicale du jazz pendant quelques années.
Dans ces images de Toscane, il donne au monde réel une vision décalée par le noir et blanc. Créer devient le moyen d’inciser le silence sans pour autant le faire crier. Simplement, le regard vacille lorsque le photographe s’empare des lieux et des situations.
S’y murmurent un secret et une foison de possible. Une vérité poétique singulière ouvre, incise les masques humains. Le creusement crée la levée du souffle comme celle du jour.
Par grammages et courbes, la verticalité se transforme, et l’image rejoint dans la nuit liquide du noir et blanc un mystère absolu.
jean-paul gavard-perret
Giuseppe Cardoni, Toscane, 2022, http://www.giuseppecardoni.it