La chaleur étouffante et les collines asséchées de Calabre inspirent Pietro d’Ambrosio.
C’est là où, selon lui, Gaïa se balançait voluptueusement et où finalement elle s’abandonne.
La touffeur calabraise enveloppe sa dépouille, et les collines épousent son corps.
Il se laisse désormais toucher par les troupeaux qui se nourrissent de sa chair. Il est pour eux maternel et maternant car nourricier.
Exit le vert luxuriant des prairies : ne reste qu’une peau dorée de formes féminines. La déesse jadis farouche s’étend vitale et accueillante.
Et ce, même si sa présence est celle d’un fantôme.
Des tracteurs l’ont parfois dépouillée de sa robe, mais reste une nudité mystérieuse et étrange.
Celle d’un paysage dont le photographe retient la sensuelle essence.
jean-paul gavard-perret
Pietro d’Ambrosio, Gaïa,, 2022.