Les précieuses ridicules (Molière / Stéphane Varupenne & Sébastien Pouderoux)

Un pré­cis de ridicule 

Le théâtre du vieux colom­bier, en dis­po­si­tif bifron­tal, offre une scène recou­verte de tapis, de piles de livres, les murs sont par­tiel­le­ment capi­ton­nés ; la carte du Tendre y trône en pan­neau de bas­ket. Tout com­mence par une chan­son ridi­cule ; les comé­diens agissent comme s’ils pré­sen­taient une pièce en chan­tier.
Le trait de l’argument est un peu gros : des gen­tils­hommes écon­duits décident de se ven­ger de deux pré­cieuses en fai­sant sin­ger leurs manières par des domes­tiques pré­ten­du­ment piqués de la nou­velle ten­dance. Au fil des dia­logues, il s’agit de s’approprier une ten­dance, de la défendre, au risque d’apparaître la sin­ger : l’écueil de l’avant-garde, c’est de sem­bler déjà conve­nue, se dis­qua­li­fiant d’elle-même.

On assiste à un véri­table bal­let de cocas­se­ries qui dépous­sière la farce de Molière. De la cou­leur, de la musique, des mimiques et de l’exubérance. Il y a certes des moments où l’on se demande jusqu’où on peut aller trop loin. Mais le pro­pos est  mani­fes­te­ment jubi­la­toire, les comé­diens s’amusent autant que le public devant cette cho­ré­gra­phie post­mo­derne dans laquelle la moindre sima­grée est pré­texte à l’ironie à l’hyperbole.
D’un texte de dimen­sion modeste et de teneur un peu mono­li­thique, il est fait un spec­tacle com­plet, cohé­rent mal­gré tout dans ses outrances et sa légèreté.

Stéphane Varu­penne et Sébas­tien Pou­de­roux signent une mise en scène qui fera date, célé­brant et magni­fiant l’auteur et ses audaces mesurées.

chris­tophe giolito

 

Les pré­cieuses ridi­cules
de Molière

mise en scène Sté­phane Varu­penne et Sébas­tien Pouderoux

© Vincent Pontet

Avec Jérémy Lopez, Noam Mor­gens­tern, Séphora Pondi, Sébas­tien Pou­de­roux, Claire de la Rüe du Can, Sté­phane Varu­penne et Lola Fri­chet ou Edith Seguier (en alternance).

Scé­no­gra­phie : Alwyne de Dar­del ; cos­tumes : Gwla­dys Duthil ; lumières : Kevin Briard ; musique ori­gi­nale : Vincent Leterme ; arran­ge­ments musi­caux : Vincent Leterme, Sté­phane Varu­penne et Sébas­tien Pou­de­roux ; assis­ta­nat à la mise en scène : Auré­lien Hamard-Padis

Du 25 mars 2022 au 8 mai 2022 au Théâtre du Vieux Colom­bier, 21, rue du Vieux Colom­bier 75006 Paris.

Pièce créée le 18 novembre 1659 au Théâtre du Petit-Bourbon, à la Comédie-Française le 1er octobre 1680 au Théâtre de l’Hôtel Gué­né­gaud ; 1508 repré­sen­ta­tions de l’œuvre par la Comédie-Française depuis la création.

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