Deep House
Le rappeur canadien surprend à plus d’un titre dans son septième album. S’y relient electro pop et hip hop, musique ambitieuse et musique dancefloor.
Il y a sans doute matières à incendier les discothèques mais pas seulement.
Composé de 14 titres et un seul featuring (avec le rappeur 21 Savage), cet album est bien plus intéressant que le convenu Certified Lover Boy auquel il succède. “Champagne Papi” y casse les codes au sein d’un mélange de rythmiques de folie, d’effets électro-coupages et de la voix toujours aussi impressionnante du maître de cérémonie.
Drake explore donc ici des sonorités house, dance et électro. Elles tranchent ave son style habituel rap et R’n’B. Tout est plus sophistiqué quitte à décevoir ses fans.
L’album est en effet complètement différent des autres projets de l’artiste et le sort enfin des redondances.
L’ambiance et la musicalité changent de cap. Honestly, Nevermind devient dès lors une curiosité qui, malgré de nombreuses critiques peu justifiées, apparaît déjà un des albums les plus suivis de cette année. Cessant de vouloir plaire à tous, Drake ose ce une démarche artistique où se retrouvent en écho la house de Chicago, la musique de Baltimore, de Detroit et la jersey.
Drake, pour y parvenir, s’est entouré du DJ et producteur sud-africain Black Coffee, et de Gordo.
Ses deux comparses donnent à l’album une atmosphère qui fait franchir à l’artiste une nouvelle étape.
jean-paul gavard-perret
Drake, Honestly, Nevermind, Label OVO, 2022.