Monica Ojeda, Mâchoires

Femmes entre elles

Les femmes de ce livre expé­ri­mentent leurs mâchoires.
Il s’agit de man­ger l’autre ou être mangé dans des rela­tions per­tur­bées et per­tur­bantes avec le monde.

La mâchoire ici pro­tège ou dévore. Et en un roman laca­nien et d’épouvante, la ter­reur et les peurs s’imagent à tra­vers des hor­reurs où — entre autres — deux ado­les­centes jouent à être des jumelles, des sia­moises dans un jeu de double d’identité ou de son effacement.

Dans ce livre, la pro­fes­seure de lit­té­ra­ture (Clara obsé­dée par sa mère porte un trau­ma­tisme ter­ri­fiant) attire les ado­les­centes là où sa peur devient pour­tant un moteur pour les plus jeunes.
Mais leur désir l’effraie.

Les jeunes femmes en jouent dans une nou­velle ver­sion de Shi­ning et de Psy­chose. Elles sentent la peur de la pro­fes­seur et la mani­pulent.
Mais qui tire vrai­ment les ficelles ?

Dans ce roman, les mots sont là pour faire peur. Nous sommes là dans la lit­té­ra­ture d’horreur mon­tée sur la sexua­lité aussi nais­sante que vio­lente et dans un effet de conta­gion que sus­cite à son corps défen­dant Clara, pro­fes­seure des plus étranges.

feuille­ter le livre

jean-paul gavard-perret

Monica Ojeda, Mâchoires, tra­duc­tion de l’espagnol (Équa­teur) par Alba-Marina Escalón, Gal­li­mard, Col­lec­tion Du monde entier, Paris, mai 2022, 320 p. — 19,00 €.

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