Akira Mizubayashi, Reine de cœur

Guerre et musique

Ce roman mêle la puis­sance de la musique et les hor­reurs de l’histoire.
Le héros — dans ce qui devient son jour­nal — est contraint à bas­cu­ler en un crime contre l’humanité non réper­to­rié comme tel à l’époque.

Le pays Japon est alors “en proie à la force bel­li­ciste, au désir d’expansion colo­niale, à la poli­tique d’un État mili­ta­risé obli­geant tout un cha­cun à suivre corps et âme la voie des sujets dési­gnés par l’empereur, for­çant ainsi toute rai­son et tout esprit cri­tique à s’effacer, à se taire com­plè­te­ment”.
Impuis­sant, le héros est désem­paré devant une telle vio­lence. Il cherche dans la musique et son pou­voir civi­li­sa­teur une sorte de salut au moment où les des­ti­nées indi­vi­duelles sont broyées par l’histoire.

Surgit la détresse morale du nar­ra­teur lorsqu’il est contraint de tuer un pri­son­nier chi­nois. Son jour­nal devient le signe de l’horreur au moment où la vie ne compte plus en dépit de “la légè­reté insi­gni­fiante dans cette guerre”.
Les bour­reaux mal­gré eux se trouvent dému­nis face au car­nage et ce, en dépit des pou­voirs de trans­cen­dance du “plus abs­trait des arts” (Scho­pen­hauer) : la musique.

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jean-paul gavard-perret

Akira Mizu­baya­shi, Reine de cœur, Gal­li­mard, Paris, mars 2022, 235 p. — 19,00 €.

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