Jean-Guy Coulange et les bords de mer — entretien avec l’artiste et poète (Sillon)

Adepte des ques­tions plus que des réponses et des riens plus que du tout, Jean-Guy Cou­lange rêve sans doute d’un piano à queue de sirène pas très loin des plages qu’hantait Duras. Musi­cien dans et de l’âme, il sait tou­te­fois la débor­der en des dérives fil­miques, pic­tu­rales, pho­to­gra­phiques et poétiques.

Hors la musique, aucune pos­ses­sion n’a de prise sur lui. Il reste un rêveur agis­sant, fort d’une vraie culture et de l’humour par lequel elle s’acquiert for­cé­ment. Ainsi armé, il a tou­jours quelque chose à faire entendre, dire et à mon­trer. Cela ne peut tom­ber dans les oreilles d’un sourd. Dans son regard oui. Ce der­nier y décou­vrira tou­jours des harmonies.

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Sor­tir boire un café, lire l’Equipe, aller voir si la mer est là, par­fois non, si oui, la regar­der, sinon l’imaginer (St. Malo)

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Etre Leo­nard Cohen ou rien. Du coup, j’essaie de faire quelque chose de ce rien.

A quoi avez-vous renoncé ?
Deve­nir joueur de foot.

D’où venez-vous ?
Géo­gra­phi­que­ment du Var, puis de Mar­seille, puis d’un peu par­tout. Musi­ca­le­ment de Jean-Sebastien Bach. Tout Bach.

Qu’avez-vous reçu en “héri­tage » ?
Des ques­tions. Que des questions.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Une pâtis­se­rie de chez Malé­cot à Saint-Malo

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres pho­to­graphe ?
Je ne me consi­dère pas comme pho­to­graphe ; je crois que je pho­to­gra­phie comme j’enregistre du son, c’est peut-être la par­ti­cu­la­rité de mes photographies.

Que repré­sente l’art musi­cal au sein de vos approches ?
Tout. Par­fois lorsqu’une dis­cus­sion m’ennuie, il m’arrive de tapo­ter avec mes doigts, conver­sa­tion paral­lèle, conver-son.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Une pho­to­gra­phie de Plossu (Amé­rique du Sud), certainement.

Et votre pre­mière lec­ture ?
Fri­son Roche.

Quelles musiques écoutez-vous ?
De moins en moins. Por­ti­shead, Bashung, Steve Reich…

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Tout Duras.

Quel film vous fait pleu­rer ?
Pleu­rer mélo, aucun. Pleu­rer d’effroi (enfant) “Le Pont de la rivière Kwaï”. Pleu­rer de rire (enfant) “Le mécano de la Générale”.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
« Est-ce toi qui m’aime ou un autre moi-même »

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Jean-Luc Godard.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Le Mont Analogue

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Pho­to­gra­phie Harry Gruyaert, pein­ture Gerhard Rich­ter, poé­sie Antoine Emaz

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Un piano à queue avec une mai­son pour le piano à queue et la mer devant.

Que défendez-vous ?
Quelque chose d’invisible, d’impossible… La Gauche ?

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas »?
Ça ne m’étonne pas de lui. En géné­ral c’est : don­ner quelque chose qu’on a à quelqu’un qui l’a déjà.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ? »
Je pré­fère : Sono d’accordo ma…

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
« oublié » ? C’est toute la question.

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 10 avril 2022.

 

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