Fabrice Rebeyrolle & Isabelle Lévesque, Elles

Afin d’inscrire une résis­tance à l’inhumain

Les grands sacs noirs posés contre un mur deviennent pour Rebey­rolle et ses onze pein­tures l’image des “Elles”, réduites en femmes sans corps ni visage.
Une étroite fente laisse devi­ner le regard.

Sous fond gris, bleu, sienne ou orangé, les femmes — ou ce qu’il en sub­siste — demeurent immo­biles, ano­nymes, effa­cées sous forme, comme le sou­ligne la poé­sie d’Isabelle Lévêque de “sil­houettes indis­cer­nables”.
Tout est là, sous l’ordre du mutisme : res­tent le “cri infor­mulé”, la “langue refu­sée”. Bref, le retrait du monde, un retrait subi et une vie refusée.

Ne se dis­tingue qu’un invi­sible là où la per­sonne fémi­nine est relé­guée en tant qu’objet dans l’espace. Reste la “vie recluse” sous l’étoffe ou ce qui en tient lieu.
Le tout néan­moins pour Rebey­rolle et Isa­belle Lévesque afin d’inscrire une résis­tance à l’inhumain.

jean-paul gavard-perret

Fabrice Rebey­rolle & Isa­belle Lévesque, Elles, Pré­face de Syl­vie Fabre G., Édi­tions Mains-Soleil, 2022, non paginé — 15,00 €.

1 Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com

One Response to Fabrice Rebeyrolle & Isabelle Lévesque, Elles

  1. Anne Marie Carreira

    L’image déjà bou­le­verse et hor­ri­pile …
    JPGP résume bien dans ce texte tout ce que repré­sentent ses femmes sans corps ni visage! Triste consta­ta­tion qu’on voit de plus en plus appa­raître et qu’on laisse faire !

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