Afin d’inscrire une résistance à l’inhumain
Les grands sacs noirs posés contre un mur deviennent pour Rebeyrolle et ses onze peintures l’image des “Elles”, réduites en femmes sans corps ni visage.
Une étroite fente laisse deviner le regard.
Sous fond gris, bleu, sienne ou orangé, les femmes — ou ce qu’il en subsiste — demeurent immobiles, anonymes, effacées sous forme, comme le souligne la poésie d’Isabelle Lévêque de “silhouettes indiscernables”.
Tout est là, sous l’ordre du mutisme : restent le “cri informulé”, la “langue refusée”. Bref, le retrait du monde, un retrait subi et une vie refusée.
Ne se distingue qu’un invisible là où la personne féminine est reléguée en tant qu’objet dans l’espace. Reste la “vie recluse” sous l’étoffe ou ce qui en tient lieu.
Le tout néanmoins pour Rebeyrolle et Isabelle Lévesque afin d’inscrire une résistance à l’inhumain.
jean-paul gavard-perret
Fabrice Rebeyrolle & Isabelle Lévesque, Elles, Préface de Sylvie Fabre G., Éditions Mains-Soleil, 2022, non paginé — 15,00 €.
L’image déjà bouleverse et horripile …
JPGP résume bien dans ce texte tout ce que représentent ses femmes sans corps ni visage! Triste constatation qu’on voit de plus en plus apparaître et qu’on laisse faire !