Traduire avec beauté et attention ce qui fut
Organisée par Walter Guadagnini, cette exposition réunit tous les grandes photographes de l’histoire de leur art en un voyage en trois parties (des années 1930 aux années 1950, des années 1960 aux années 1980, des années 1990 au début de notre siècle).
Citons entre autres Berenice Abbott, Diane Arbus, Eve Arnold, Letizia Battaglia, Gisèle Freund, Graciela Iturbide, Dorothea Lange, Annie Leibovitz, Susan Meiselas, Lee Miller, Lisette Model, Ruth Orkin, etc.
Elles illustrent l’évolution du langage photographique. Poreuses à leur époque, les femmes ont souvent mieux que leurs alter-ego masculins traduit le monde sous ses divers aspects — qu’on pense aux images de Dorothea Lange lors de la Grande Dépression ou Lisette Modèle sur le consumérisme américain.
Leurs prises deviennent un moyen de réfléchir sur les grands problèmes.
Un monde profond se découvre parfois avec gravité avec Letizia Battaglia et ses photos des petites filles de Palerme au sein des meurtres mafieux, parfois avec plus de légèreté lors des défilés de mode des femmes afro-américaines à Harlem par Eve Arnold.
L’empathie avec les sujets et les modèles reste toujours présente.
Les oeuvres des plus grandes femmes photographes montrent en conséquence combien elles ont épousé et traduit tous les grands sujets depuis la naissance d’un médium dont elles ont largement contribué a donner des images de noblesse même au coeur des vicissitudes.
Le tout sans arrogance mais pour traduire avec beauté et attention ce qui fut, ce qui est.
jean-paul gavard-perret
Essere umane. Le grandi fotografe raccontano il mondo, Musei San Domenico, Forti, jusqu’au 30 janvier 2022.