De l’artificialité qui imprègne nos vies
Le Milanais Paolo Bonfiglio a travaillé longtemps pour un cabinet de conseil international. Mais, en parallèle, la photographie jouait déjà un rôle essentiel.
Au fil des ans, elle a pris plus de place et l’Italien a exposé son travail non seulement dans son pays mais en Europe (Amsterdam, Londres).
Avec sa série Worldsamerica, il illustre comment le réel se convulse en des voies baroques et kitschissimes pour lui donner sinon un supplément d’âme du moins un supplément de matière. Manière pour lui d’interroger “l’artificialité qui imprègne nos vies” dit-il .
Et de montrer, ajoute-t-il , “pour nous, Européens, un peu raffinés, mais dépassés à la fois”, des expressions plastiques de ce qui reste pour les autochtones eux-mêmes une partie de leur rêve.
Worldsamerica condense cette nostalgie des habitants du Nouveau Monde. Par exemple, lorsque dans un village fantôme surgit l’exposition de voitures démesurées témoins d’un rêve là où se produit la confrontation entre le passé et le présent, la réalité et un rêve révolu mais qui semble vivifié par les jeux couleurs et des cadrages immersifs.
jean-paul gavard-perret
Paolo Bonfiglio, Worldsamerica, 2021.