Au pays de l’objectothérapie
Bègue, gaucher contrarié, dyslexique, diplômé du certificat d’études, Bernard Belluc se passionne dès l’enfance pour la pâte à modeler, les petits soldats de la Grande Armée, et devient fan d’Eddy Mitchell.
Dans les années 70–80, il développe son activité de concepteur de vitrine de magasin et, à partir des années 90, dans de nombreux musées. Avec Hervé Di Rosa, il fonde le MIAM (Musée International des Arts Modestes) à Sète en 2000.
Depuis ce temps et à travers une série de compositions d’objets hétéroclites récoltés aux puces ou dans les arrière-boutiques, l’artiste raconte son histoire et, à travers elle, la nôtre voire toute l’histoire de l’humanité puisque — écrit-il, « Le secret des objets est un peu notre intime mémoire commune. »
Abondamment illustré, ce livre propose une immersion visuelle dans les vitrines thématiques conçues entre juin et novembre 2000 pour accueillir la collection démesurée de l’artiste au sein du MIAM.
L’esprit vivifiant de Bernard Belluc accompagne le lecteur-regardeur dans ce merveilleux voyage au « pays de l’objectothérapie », une dimension majeure de l’art modeste qui dit bien plus que des esthétiques souvent pompeuses voire souvent grotesques.
jean-paul gavard-perret.
Bernard Belluc, Les vitrines de Bernard Belluc, Miam Editions, Sète, 2021.