Obscurs objets de désir
Pressentant l’illusion picturale comme la seule source féconde de la peinture mais sachant rebondir dessus afin de lui donner une autre présence, un autre contenu, une autre façon de la regarder, Eric Acostachioaei franchit la porte du côté d’un univers graphiste héritier d’un certain street-art (entre autres).
Il ne s’agit pas pour autant de tout mêler mais de devenir le trublion capable d’ouvrir le “Grand Secret” — cher à Henri Michaux — dans l’effacement de l’illusion de réalité par substitution à l’apparence pour une vision plus primitive et souveraine.
Une telle approche libère. Il ne s’agit plus d’accrocher aux cimaises des pans du leurre mais de créer un temps de la fragmentation en une sorte de recueillement sauvage. Chaque oeuvre en sa radicalité permet d’explorer des contrées plus ou moins underground.
Dans la compacité démembrée/reconstruite surgissent des soubresauts sensibles, signes d’une sorte de convulsion.
La peinture n’est plus un pur néos. Elle ne se mure pas dans son apprêt mais s’en éloigne à coups d’assauts. L’enjeu est de créer une densité paradoxale que l’oeuvre distille en ses déroulements dans la recherche d’un horizon même s’il reste bouché — à moins que les pans de couleurs deviennent les portes sombres qui l’ouvrent.
Il y a des passages de l’ombre à la lumière, de l’horizontal à la verticale en une quête d’une nudité bienfaisante, même si tous les dangers sont possibles dans une telle théâtralité sauvage de la peinture.
jean-paul gavard-perret
Eric Acostachioaei, Jeunes talents, Centre Culturel de Brive la Gaillarde, du 21 juin au 27 août 2021.
Un grand merci, cher Monsieur Jean-Paul Gavard-Perret !
Merci beaucoup, monsieur, pour ces doux mots à l’égard de ma peinture qui me touchent énormément et me motivent encore plus pour continuer de poursuivre ma passion! Je vous souhaite une bonne continuation.