Désaxer les stéréotypes de l’art
D’une manière générale, le catalogue raisonné peut servir à tout amateur de l’œuvre d’un artiste pour avoir une vision complète et organisée de celle-ci. Il permet d’accéder à des pièces souvent éparpillées.
Pourtant, le catalogue raisonné n’a qu’un succès relatif auprès du grand public. C’est pourquoi il se double ici de la seconde exposition d’Hubert Renard à la galerie, à l’occasion de sa publication.
Comme l’écrit Farfall, “L’œuvre de Hubert Renard est ubique dans le sens où elle existe simultanément à différents moments du temps, dans les différentes périodes dans lesquelles elle s’inscrit, mais aussi par les différentes facettes de sa personne et de la réflexion qu’elle met en place. à l’instar du chat de Schrödinger, son œuvre est à la fois morte et vivante, en cours et pourtant achevée’.
L’oeuvre se fonde sur des bases esthétiques classiques de la «re-présentation», mais de double du trouble de la disparition qui la constitue et de l’apparition où l’œuvre, l’artiste et son modèle se confondent.
Les conditions d’être au monde de l’objet d’art se trouvent “interloquées” en des réalisations hétérogènes autour de l’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique. Renard multiplie les détournement de la presse, l’usage de la photographie etc. pour composer des installations dans l’espace muséal qui sont devenues un de ses points forts.
Ses explorations désaxent les stéréotypes de l’art, ses commentaires comme ses institutions. Les œuvres cristallisent des successions d’orientations et de développements en une énumération d’objets spécifiques que l’auteur du catalogue analyse en donnant tout autant un cadre de référence à l’oeuvre.
jean-paul gavard-perret
Hubert Renard, Catalogue raisonné, MFC– Michel Didier, livre d’Alain Farfall et exposition du 3 juin au 24 juillet 2021.