L’impalpable et l’éthéré
Paolo Roversi a commencé sa carrière professionnelle en 1970 comme photojournaliste avant de devenir photographe de mode. Il a participé à Vogue Italia, Vogue UK, Vogue Paris, Vanity Fair, W Magazine, Dazed et i-D et a créé des campagnes pour Dior, Cerruti, Comme des Garçons, Yves Saint Laurent, Valentino et Alberta Ferretti, entre autres. Il est l’auteur du calendrier Pirelli 2020.
Au début des années 80, il choisit la photographie Polaroid grand format avec l’appareil photo Deardorff, Dans son exposition personnelle Studio Luce organisée par Chiara Bardelli Nonino avec une scénographie de Jean-Hugues de Chatillon se crée une beauté illogique et inquiétante.
“Comme les carreaux de mosaïque, qui reflètent et réfractent la lumière et les couleurs, ses images dépassent la réalité pour un ailleurs étonnant.” écrit fort justement Paola Sammartano.
Rêves et désirs se mêlent en un tel art. Il devient lieu mental, qui permet d’accéder à des dimensions inattendues. Et l’exposition fait aussi référence à Ravenne. La ville a influencé l’imaginaire de Roversi.
En hommage au sept centième anniversaire de la mort de Dante Alighieri, il a tiré une sélection de clichés provenant de ses archives. Le photographe y célébrait et réinventait Béatrice, Muse de Dante dans La Divine Comédie, interprétée de manière contemporaine par des femmes légendaires comme Natalia Vodianova, Kate Moss, Naomi Campbell et Rihanna.
Mais Ravenne est perceptible par des atmosphères raréfiées. Elles permettent une forme de dématérialisation des images à travers lumières et les brumes des lagunes environnantes.
jean-paul gavard-perret
Paolo Roversi, Studio Luce, MAR (Ravenna Art Museum), 2021.