Mathieu Lindon, Hervelino

Les affi­ni­tés électives

Mathieu Linon nous donne la clé du titre de son livre « Ce fut vite ma façon d’appeler Hervé, avec ma manie d’italianiser les noms de mes proches… Her­ve­lino : ça ne m’évoque pas tant Hervé que nous deux. Le mot est banal mais c’était lui et c’était moi, il l’avait repris à son compte. »
Il y a long­temps que l’auteur tourne autour d’un tel sujet et en a laissé déjà appa­raître bien plus que des indices dans ces livres précédents.

Mathieu Lin­don a fait la connais­sance d’Hervé Gui­bert en 1978 et dix ans plus tard ils pas­se­ront ensemble deux années à Rome en tant que pen­sion­naires à la Villa Médi­cis. Ils res­te­ront ainsi à Rome jusqu’en 90.
Le livre évoque ces années romaines à l’aune de ce qu’elles furent pour les deux pro­ta­go­nistes : drôles, mélan­co­liques et déjà tra­giques puisque Gui­bert savait déjà qu’il était séro­po­si­tif et allait mou­rir quinze mois après leur retour en décembre 1991, l’année de la paru­tion du livre de l’auteur À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie où Lin­don appa­raît comme per­son­nage sous pseudonyme.

Derrière les sou­ve­nirs trans­pa­raît la dif­fi­culté de dire l’amour : « Écrire sur Rome, c’est pas­ser sur tout ce sur quoi je n’ose pas écrire parce que c’est trop com­pli­qué de m’approprier Hervé. »
Et le livre se ter­mine avec les dédi­caces des livres d’Hervé Gui­bert à son ami Mathieu.

Lindon les com­mente d’aujourd’hui pour que l’histoire se pour­suive face à la mala­die de ce qui fut celle de l’amour qui trans­forma l’Ami en disparu.

jean-paul gavard-perret

Mathieu Lin­don, Her­ve­lino, P.O.L édi­teur, Paris, jan­vier 2021, 176 p. — 18,00 €.

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