Les unes et les autres
Carlo Traini assure que ses “images de Promenade font sans aucun doute partie du côté humaniste de la photographie”.
C’est un peu réducteur d’autant que ce que nous retenons avant tout reste le côté esthétique — ce qui n’arien de réducteur, bien au contraire — des corps quel que soit leur âge.
Certes, ils ne sont pas objectivés dans un tel expressionnisme fait de plans rapprochés et de contre-plongées au moment où ces personnages regardent devant eux pour voir ce qui se passe ou dans une contemplation qui dépasse le paysage en une rêverie vague.
“Je saisis l’instant où ils envisagent quelque chose, font face à leurs angoisses ou partagent leur joie, ressentent une sorte de fardeau d’être / ne pas être où ils veulent, ou simplement vouloir être quelqu’un ou ailleurs” écrit le photographe de San Benedetto del Tronto.
Pour autant, et au-delà cette volonté de signification, les épreuves se dégagent d’une telle qualification — au demeurant louable. Elles échappent à la prise comme si elles ne demandaient par leur avis au photographe.
C’est ce qui en fait le prix et tout autant la gratuité en un tel exercice de la beauté.
jean-paul gavard-perret
Carlo Traini, Promenade, L’Oeil de la photographie, février 2021.