Métaphores d’un événement dramatique
À l’occasion de l’anniversaire des cinq ans des attentats du 13 novembre 2015, l’association “13onze15 - Fraternité & Vérité” créée par les victimes et familles de victimes a proposé à Laura Serani le commissariat d’une exposition photographique en plein air.
Elle réunit 42 artistes (français et internationaux) qui étaient présents à Paris ce jour-là. Leur a été demandé de chercher dans leurs archives une photographie qu’ils auraient prise dans la journée du 13 (avec un appareil photo ou un smartphone), avant les attentats afin de constituer leur “Journal du 13 “.
Et, en parallèle, de sélectionner une de leurs photographies comme “réponse aux attentats” et acte de résistance à la logique de mort et de destruction.
Le photographe queer de Turin, Nicola Nicola Lo Calzo, qui vit et travaille à Paris où il enseigne la photographie à l’École nationale supérieure d’arts Paris-Cergy (ENSAPC) a répondu a cet appel qui le rapproche de sa pratique et sa recherche photographique.
Comme chaque artiste, il a accompagné son image d’un texte où il relate son expérience de la tragédie : “Nous avons pris la mesure de notre vulnérabilité seulement quinze minutes plus tard, quand deux jeunes hommes ont fait irruption dans le restaurant en demandant de l’aide. Ils étaient sous le choc. Ils venaient du Bataclan où ils étaient avec leur père qu’ils n’arrivaient plus à joindre. Leur récit était accablant, mais une image surtout restera à jamais gravée dans nos mémoires : leurs chaussures étaient couvertes de sang”.
Tout étant dit, sa photographie a tenté d’offrir une métaphore à cet événement dramatique.
jean-paul gavard-perret
Nicola Lo Calzo, Paris, le 13 novembre 2015, Du jour au lendemain, grilles du Jardin May-Picqueray (ex Square du Bataclan), Paris, Automne 2020.