Christophe Quillien, d’après l’univers de Leo, Les Mondes d’Aldébaran — L’encyclopédie illustrée

Qui a dit qu’une ency­clo­pé­die était ennuyeuse ?

Les Mondes d’Aldébaran est une saga scé­na­ri­sée et des­si­née par Leo, com­po­sée, pour l’heure, de 24 albums répar­tis en cinq cycles.
La saga s’amorce après la décou­verte, en 2047, d’une pla­nète habi­table en orbite autour de l’étoile Aldé­ba­ran. En 2055, une mis­sion d’exploration ouvre la voie et, en 2078, 1500 colons partent fon­der la pre­mière colo­nie humaine hors du sys­tème solaire. Dif­fé­rents acci­dents empêchent de pour­suivre la colo­ni­sa­tion. Le satel­lite assu­rant la liai­son entre les colons et la Terre tombe en panne. C’est un siècle après que com­mence la saga.

Kim Kel­ler, qui devien­dra l’héroïne emblé­ma­tique, a 13 ans quand s’ouvre le pre­mier album en février 1994. L’auteur la pré­sente comme une ado­les­cente délu­rée, voire une petite peste. Lorsque le cin­quième cycle se clôt, elle a 26 ans, a vécu de très nom­breuses aven­tures. Leo en fait la pre­mière humaine à avoir un enfant avec un extra­ter­restre, Sven, un Tsaltérian.

Dans Aldé­ba­ran, le pre­mier cycle de cinq albums, Kim et Marc Soren­sen voient leur des­tin bas­cu­ler face à une série d’étranges phé­no­mènes mari­times et une ter­rible catas­trophe.
Le second cycle de cinq tomes, entraîne tout un groupe d’humains, des­cen­dants des colons, sur Bétel­geuse, sur les traces d’un vais­seau spa­tial qui ne donne plus de nou­velles.
Kim est de nou­veau sol­li­ci­tée pour mener l’exploration d’Anta­rès (six épi­sodes), une pla­nète peu­plée de redou­tables pré­da­teurs. Deve­nue la mère d’une petite Lynn, elle doit pro­té­ger sa fille, faire face à des situa­tions dan­ge­reuses, à l’extrémisme reli­gieux et aux sou­bre­sauts de tour­ments amou­reux.
Avec Sur­vi­vants (cinq albums), le qua­trième cycle, Leo joue avec les per­tur­ba­tions tem­po­relles et intro­duit une nou­velle équipe de pro­ta­go­nistes autour de Manon, une inédite héroïne.
C’est dans le cycle sui­vant (trois tomes), Retour sur Aldé­ba­ran, que la ren­contre entre Kim et Manon va avoir lieu par le biais d’un bond tem­po­rel dans le futur.

Cette œuvre offre un défer­le­ment, un mael­strom d’aventures, de décou­vertes, ser­vies par une créa­ti­vité débri­dée tant pour la faune que pour la flore, fai­sant une large place à l’humanisme et à des valeurs altruistes essen­tielles. L’auteur détaille alors, en neuf cha­pitres, l’univers crée par Leo en pré­sen­tant, expli­ci­tant, pré­ci­sant les pla­nètes en jeu, les pay­sages, les per­son­nages, les ani­maux, les non-humains, la société, les rela­tions intimes, la science et la tech­no­lo­gie, pour finir par la vie quo­ti­dienne.
Une riche ico­no­gra­phie, par­fai­te­ment adap­tée au sujet traité, donne une irré­pres­sible envie de retour­ner se plon­ger dans les albums.

Dans une der­nière par­tie Chris­tian Quillien, qui a lon­gue­ment inter­viewé Leo en 2019, livre des secrets de fabri­ca­tion de la saga, des influences, en par­ti­cu­lier celle de Moe­bius (alias Jean Giraud auteur du célé­bris­sime Blue­berry), et un dos­sier étoffé de toute beauté, pré­sen­tant, entre autres, Leo avant Aldé­ba­ran.
Un magni­fique album qui condense une œuvre magis­trale, un joli cadeau à glis­ser sous un sapin vers le 25 décembre.

serge per­raud

Chris­tophe Quillien d’après l’univers de Leo, Les Mondes d’Aldébaran — L’encyclopédie illus­trée, Huginn & Muninn / Dar­gaud, octobre 2020, 200 p. – 26,95 €.

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