Etudiante attirée par Sciences Po et les Instituts d’Etudes Politiques, Clémence Georges avoue elle-même à qui veut l’entendre que, alors même que Stanley Kubrick demeure son réalisateur de prédilection, il lui semble profitable de s’ouvrir à de nouvelles perspectives de temps à autre, arrêtant de regarder Orange Mécanique une énième fois. D’où cette proposition d’une mise en relation du long-métrage Le chant du loup avec la notion de secret (les deux thématiques de la question contemporaine du concours d’entrée à Sciences Po portant en 2020 sur : “Révolutions” et “Le Secret”)
Nothing is hidden (“rien n’est caché”),
Norman Malcolm
Réalisé par Antonin Baudry, Le Chant du Loup est un long-métrage français sorti en 2019. Ce film est l’un des premiers, si ce n’est le premier, à construire son scénario autour de la marine nationale, et plus particulièrement à utiliser des sous-marins nucléaires pour l’histoire principale. Ainsi, veillant à ce que le décor se rapproche le plus possible de la réalité, l’équipe de tournage a effectué à plusieurs reprises des séjours dans de vrais bâtiments de l’Armée Française et certaines scènes y ont donc été enregistrées.
L’intrigue principale, elle, porte sur Chanteraide, un sous-marinier qui occupe le poste d’ “oreilles d’or” au sein de l’équipage, c’est-à-dire un spécialiste de l’écoute des sons lorsque le bateau est en immersion dans les eaux profondes : il s’agit donc pour lui de repérer d’éventuels dangers, tels que d’autres sous-marins par exemple.
Lors des premières scènes du film, les militaires partent en mission pour aller récupérer un commando français au large des côtes syriennes. Or tout ne se passe pas comme prévu : ils se font repérer et attaquer par une frégate iranienne. Pendant que l’équipage fait tout son possible pour se défendre, Chanteraide croit percevoir un son douteux mais ne parvient pas à l’identifier exactement : il pense avoir à faire à un sous-marin russe à quatre pales mais cela ne correspond à aucun navire alors officiellement en activité. Il finit donc par classer le phénomène sans suite, mais reste persuadé que quelque chose d’anormal se produit.
Lorsque la mission se termine et que les marins retrouvent la terre, Chanteraide se lance à la recherche de la vérité sur ce qu’il s’est passé. Il s’enfonce alors peu à peu dans un conflit majeur, qui le mène à découvrir une réalité plus sombre qu’il ne l’imaginait : celle d’une guerre nucléaire sous-marine sur le point d’éclater.
Les situations présentées dans ce film paraissent parfois inconcevables, mais plusieurs interviews auprès de vrais sous-mariniers témoignent de la quasi-exactitude avec laquelle le film a été réalisé. Comment se fait-il, alors, qu’il soit difficile d’y croire ? Pourquoi est-il si compliqué, pour nous, de concevoir l’existence de telles armes, de tels conflits ?
Cela trouve principalement ses origines dans le fait que ces histoires soient tues. En effet, l’une des seules occasions de se rapprocher du thème des guerres nucléaires ou des hostilités maritimes est la fiction. Jamais il n’est envisagé que cela puisse vraiment exister, et lorsqu’on y réfléchit, nous nous rendons compte que nous n’y connaissons rien. Pourquoi n’y a-t-il que très peu d’informations à ce sujet ? Pourquoi vouloir se renseigner précisément, en étant certain de ne pas tomber dans l’illusion des blockbusters américains, est-il si délicat ?
Ces interrogations reposent sur un principe : celui du secret. En effet, tout au long du film, la dimension de l’énigmatique, du mystérieux, de l’insaisissable occupe une place majeure. Cela questionne donc non seulement le film, mais aussi la réalité, puisque l’un essaye tant bien que mal de représenter l’autre (il s’agit déjà ici d’une REprésentation…) : est-il toujours légitime, de la part de l’Etat, de dissimuler quelque information aux populations ?
Pour y répondre, il sera d’abord intéressant de questionner la notion de secret d’Etat, puis de confronter l’Homme au désir de connaissance et au confort de l’ignorance et, enfin, de délimiter la frontière qui sépare le secret du mensonge et de l’illusion.
Démocratie, secret et transparence
En premier lieu, sous l’angle politique, le développement de la démocratie et des ses différents acteurs (dirigeants, armée, citoyens) change fortement la donne puisque le peuple est alors souverain. L’exigence du régime est donc d’informer la nation des affaires publiques. Toutefois, cette vision se confronte au recours au secret qui est indispensable pour protéger certains renseignements qui pourraient nuire à son bon fonctionnement. Le but d’une démocratie est donc de trouver un juste milieu entre secret et transparence.
Ce paradoxe est d’ailleurs formulé par Richelieu : “le secret est l’âme des affaires publiques”. Ce point de vue conforte ainsi la “raison d’Etat” comme “justification” à l’emploi du secret. Les services de renseignement en sont alors les premiers acteurs. En effet, la CIA pour les Etats-Unis, le MI6 pour le Royaume-Uni ou la DGSE/DGSI pour la France représentent tous trois la part mystérieuse de la démocratie, dont la protection et la légitimation se forment autour du “secret d’Etat”. Mais qu’est-ce véritablement que cette expression si souvent employée et qui pourtant, ne nous parle pas ?
Ces termes signifient des informations dont la divulgation nuirait aux intérêts de la nation. Ainsi, que cela soit pour la sécurité intérieure ou extérieure du pays, les populations acceptent en grande majorité que tout ne leur soit pas révélé, conscientes du danger et du risque que cela pourrait entraîner. Au sein du film, les services de renseignement ne sont pas particulièrement présents, mais l’Armée, elle, y figure ; et contrairement à ce que certains peuvent croire, elle est tout aussi garante du secret d’Etat que les administrations de surveillance.
En effet, les sous-marins que nous voyons à l’écran obéissent à certaines règles de confidentialité envers l’Etat et donc le peuple, telle que l’interdiction de partager leur position, afin de les préserver de toute menace potentielle. C’est aussi le cas lorsque deux navires communiquent entre eux par des codes (cf. le passage du film où l’on transmet les codes de lancement nucléaire au sous-marin lanceur de missiles), puisque l’on veut à tout prix protéger les directives du gouvernement. Les militaires sont donc les défenseurs de la patrie mais aussi ceux qui nous cachent certaines vérités.
Par ailleurs, il est légitime de se demander pourquoi est nécessaire l’utilisation du secret d’Etat, quitte à dissimuler la réalité au peuple. Il semble que la réponse se divise en deux raisons distinctes : se protéger des autres, mais aussi se protéger de soi (“soi” reprenant ici l’Etat lui-même). Effectivement, il paraît logique que cela serve à organiser la sauvegarde de notre pérennité. C’est donc pour cela qu’il n’existe pas seulement des sous-marins d’attaque, mais aussi des navires de dissuasion ou de simple contrôle. L’Armée et par extension l’Etat envisagent et déterminent pour chaque intervention le niveau de risque et, en fonction de cela, appliquent le protocole adapté. Tout est organisé, synchronisé, classé, de telle façon que rien n’est laissé au hasard, qu’aucun secret n’est dévoilé à leur insu, que toutes les vérités sont contrôlées.
Le renseignement sur les autres pays est donc essentiel afin de s’en protéger en cas de force majeure. Il est donc intéressant de noter que les armées de différents pays créent parfois une certaine concurrence, telle qu’entre les Etats-Unis et la France dans le film. En effet, la course au secret étant lancée, les Américains dissimulent aux Français que le navire russe à quatre pales que Chanteraide a cru percevoir lors de la mission en Syrie était en réalité un sous-marin vendu par un Russe à des djihadistes. Il s’avère donc que se protéger des autres accentue parfois plus le danger qu’il ne le diminue.
De plus, en acceptant le secret d’État, nous pouvons aussi chercher à nous protéger de nous-mêmes. En tant que peuple d’une nation démocratique, il nous serait difficile, d’un point de vue éthique, de consentir à et d’approuver certains agissements ou méthodes de l’Armée (cela n’inclut pas ici le seul peuple français, mais l’ensemble des populations évoluant à la lumière démocratique dans le monde).
Nous voulons nous protéger de ce qu’il peut arriver sur le terrain, par peur de découvrir que notre Armée commet des inhumanités, et c’est en cela qu’existent les archives. En effet, le fait de pouvoir accéder aux rapports de guerres une cinquantaine d’années minimum après que celles-ci aient eu lieu (cf. le passage de la salle des archives du CIRA dans le film), met une distance suffisante entre la responsabilité que l’on avait lors du conflit passé et l’incapacité présente à changer quelque chose.
Le secret d’État permet donc de nous préserver des actes que peuvent commettre nos armées ou nos services de renseignement, et donc de sécuriser nos statuts d’êtres moraux qui conservent leur intégrité.
La vérité ou le confort de l’ignorance ?
Ensuite, le film nous interroge aussi sur la position que prend l’Homme dans cette situation : est-il avide de vérité ou préfère-t-il le confort de l’ignorance ? En premier lieu, celui-ci est par nature un être possédant le logos, soit la raison, le langage, la pensée. Il est donc logique qu’il puisse chercher à connaître, c’est-à-dire à naître (nascere en latin) intellectuellement.
C’est ainsi, que dans le film, Chanteraide devine le mot de passe de l’ordinateur de son supérieur afin d’accéder à un répertoire protégé, lui permettant de confirmer son hypothèse, et donc de continuer son enquête à la poursuite de la vérité. On peut donc noter qu’il est prêt à tout, à braver l’interdit mais surtout à dépasser le subjectum, le statut du simple avis subjectif, pour accéder au vrai.
La réalité peut donc apparaître comme la quête d’une vie, et cela est d’ailleurs largement représenté par « l’Allégorie de la Caverne » de Platon dans La République, VII. Le philosophe y décrit les hommes étant emprisonnés dans une caverne, ne pouvant voir que l’ombre d’images projetées sur les murs, n’entendant que le bruit lointain de la cité et ne sentant que l’odeur du feu qui brûle à plusieurs mètres de là. Ces derniers sont alors soumis à des représentations du Soleil (figure de la réalité par le Beau, le Bien et le Bon) et à la doxa (l’opinion publique) : ils sont alors non seulement ignorants, mais aussi ignorants d’être ignorants, soit dans l’illusion.
Cette analyse se confronte d’ailleurs à celle de Socrate dans L’Apologie de Socrate de Platon, qui dit : “la seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien”. Le père de la philosophie est ici uniquement dans l’ignorance et non dans l’illusion. Toutefois, que l’Homme soit dans l’ignorance ou dans l’illusion, il cherche désespérément à sortir de ces formes de méconnaissance par la dialectique, qui est une méthode de raisonnement qui consiste à analyser la réalité en mettant en évidence les contradictions de celle-ci et à s’efforcer de les dépasser.
Pour Platon, cela se résume à la philosophie qui est le long chemin qui nous sort de la caverne et nous mène au monde intelligible ; pour Descartes, cela se réalise par l’utilisation du doute, qui exclut toutes les vérités jusqu’alors acquises et qui ne peuvent être prouvées. Ce dernier déploiera notamment sa thèse dans les livres le Discours sur la méthode (1637) et dans les Méditations Métaphysiques (1641), dans lesquels il conclut qu’une seule vérité indubitable demeure : celle que l’Homme existe, puisqu’il pense.
Or l’Homme est un être éternellement insatisfait : il continue donc toujours à s’interroger sur les formes de vérités collectives, communes, universelles qui existent.
Le processus de dogmatisation de l’Histoire
En second lieu, il existe tout de même certaines démarches qui induisent souvent l’Homme en erreur, en le poussant à se conforter dans la vraisemblance et non dans la véracité des faits. Celle sur laquelle nous nous pencherons aujourd’hui est le processus de dogmatisation de l’Histoire.
De fait, durant son éducation, un enfant apprend énormément d’éléments, de données, de notions, qu’il n’est pas encore apte à remettre en question. Le fait que cet apprentissage (à petite échelle avec chaque professeur mais aussi à grande échelle si l’on compare les programmes scolaires de chaque pays) soit subjectif est indéniable : les enfants sont donc soumis à une certaine façon de penser, sans pouvoir s’en défaire (seuls les lycéens commencent à réfléchir à ce qu’on leur dit, et encore…). Cela entraîne un véritable conditionnement des esprits, et même si certains arrivent plus tard à s’en défaire, d’autres restent empêtrés dans cette optique (l’utilisation du mot “optique” est ici volontaire car il se rapporte à l’expérience sensorielle, et non rationnelle : on pousse les gens à voir et non à regarder). Rappelons que l’une des matières dans lesquelles le “bachotage” est omniprésent est l’histoire. Même si nous pouvons concéder que des dates soient justes, que des villes soient placées correctement sur une carte ou que les noms des généraux soient vérifiés, il reste une majeure partie de subjectivité dans la discipline. Nous pouvons dès alors noter le choix d’étudier telle ou telle guerre, de qualifier d’ ”héroïque” tel ou tel personnage, de reconnaître ou non certains faits. C’est ainsi qu’en Turquie, il est fort probable que les jeunes gens n’apprennent pas le génocide arménien, tandis qu’en France s’est longtemps posée la question d’aborder ou non en détails l’histoire d’indépendance de ses colonies. Pourquoi vouloir garder secrètes ces informations ? Ne traduisent-elles pas par un certain tabou en fin de compte ?
En réalité, le vrai problème de cette sélection de choses à apprendre est le fait qu’elle se fasse par les gouvernements, et qu’elle aille donc souvent dans le sens du pouvoir en place : il ne faut pas remettre en cause l’intégrité de la nation, le rôle évidemment valeureux qu’elle joue à chaque conflit, sa probité absolue… Nous ne nous interrogeons donc plus sur l’Histoire telle qu’elle nous est présentée, et c’est ainsi que l’Homme s’enterre peu à peu dans un dogme sans fin.
Cela se retrouve tout au long du film avec les personnages qui acceptent ce qu’on leur dit sans se demander si leurs supérieurs leur cachent quelque chose, mis à part Chanteraide qui veut et va chercher à dévoiler tous les secrets enfouis. Toutefois, ce phénomène est aussi présent dans la relation qui lie le spectateur à cette fiction. Arrivons-nous à remettre en question ce qui nous est montré à l’écran ? Est-il possible de dépasser le point de vue qui nous est imposé ? Dans le cas de ce long-métrage, plusieurs témoignages de vrais sous-mariniers assurent que le film est plutôt objectif. Seulement, si cela n’avait pas été le cas, aurions-nous pu le remarquer ? Et le film n’aurait-il donc pas servi de “petite” propagande pour quoi que ce soit ?
Secret, mensonge et illusion
Enfin, il s’agit de s’interroger à propos de la frontière qui sépare le secret du mensonge et de l’illusion. D’une part, il semble légitime de se demander si le secret est un mensonge. Les deux termes se rejoignent tout d’abord en plusieurs points : la volonté évidente de dissimuler quelque chose et le caractère important de l’objet à cacher. Toutefois, il est incontestable que les deux se distinguent aussi. En effet, un secret naît secret, vit secret et meurt secret, s’il n’est bien sûr pas dévoilé avant : il est indépendant.
Un mensonge, au contraire, n’est pas rattaché qu’à lui-même : il dépend de quelque chose d’autre. Pour résumer, un mensonge est la conséquence d’un évènement que l’on veut cacher, tandis que le secret est l’évènement à cacher : le fait de mentir représente donc une double implication.
Au sein du film, cela s’incarne peu, puisqu’en général, les officiers n’ont pas besoin de mentir aux sous-mariniers pour que ceux-ci acceptent, respectent et obéissent aux décisions. Par ailleurs, il est intéressant de croiser les idées de secret et de mensonge avec celle de “pouvoir”. Toutes deux permettent-elles une conquête du pouvoir plus facile ? Les dirigeants font-ils du mensonge un usage fréquent afin de gouverner ? la réponse paraît évidente pour les régimes non-démocratiques dans lesquels les leaders se servent du mensonge pour rester au pouvoir indéfiniment. Cela peut notamment s’appuyer sur l’ouvrage Le Prince écrit par Machiavel en 1532, dans lequel l’auteur explique comment devenir prince et le rester. Il y conseille alors par moments le secret voire le mensonge, pratiques jugées à l’époque bien trop immorales, contraires aux mœurs sociétales.
La relation entre mensonge/secret et pouvoir est donc établie. Toutefois, la question appliquée aux régimes considérés comme démocratiques se révèle beaucoup plus floue. il est évident que certaines choses nous sont dissimulées (telles que celles protégées par le secret d’Etat, vu auparavant), mais peut-on dire que l’on nous ment ? De plus, si secrets ou mensonges il y a, peut-on les corréler au prétexte du pouvoir ?
Cette interrogation, inscrite dans l’ère à laquelle nous vivons, prend tout son sens. Dans un premier temps, avec l’épidémie du coronavirus, de nombreuses informations circulent continuellement. Comment démêler le vrai du faux, le mensonge de la vérité ? Peut-on considérer qu’en dissimulant des informations, le gouvernement cherche forcément à conserver une “longueur d’avance” sur le peuple et donc à gagner du pouvoir ?
Dans un second temps, la récente élection présidentielle américaine fait également débat, et notamment autour du contenu des discours et des tweets de Donald Trump, dans lesquels il utilise de façon récurrente des informations douteuses. En refusant la victoire de son adversaire par des messages gorgés de mensonges, n’essaye-t-il pas de conserver le pouvoir ?
Par ailleurs, il nous reste à nous interroger sur la relation qu’entretiennent le secret et l’illusion, qui signifie le fait d’ignorer qu’on ignore. Le film ne traite pas directement de cette illusion même, mais le fait de regarder le film peut, en revanche, questionner cette notion. Effectivement, alors que Socrate annonce que “la seule chose qu’il sait, c’est qu’il ne sait pas” et donc qu’il n’est, par conséquent, pas retranché dans l’illusion, une bonne partie des spectateurs du Chant du loup se rendent compte que non seulement ils ignoraient le quotidien des sous-mariniers avant d’avoir fini le film, mais qu’en plus de cela, de par leurs préjugés et présupposés, ils ignoraient qu’ils ignoraient.
Ils prennent donc conscience de l’illusion dans laquelle ils étaient jusqu’alors plongés. Ce processus peut aussi être accentué lorsque certains cinéastes “trompent” en quelque manière le spectateur, en abusant de la “caméra subjective” au montage par exemple (ce qui revient à imposer leur version, leur pensée, leur vérité). Il y a donc un véritable lien entre le secret, avec lequel l’Etat garde des informations sur l’armée par exemple, et l’illusion, dans laquelle les populations baignent la plupart du temps pour des sujets tels quels.
De la nécessité du secret
Afin de conclure, nous pouvons affirmer que même si certains secrets ne paraissent parfois pas légitimes de la part d’un Etat, ils sont tout de même nécessaires au bon fonctionnement des démocraties. Toutefois, il reste important que les populations sachent et puissent remettre en question ce que les dirigeants disent ou font, dans le but de s’élever “spirituellement” et de créer un contre-pouvoir.
Enfin, il ne faut pas oublier que la frontière entre certains termes, tels que “secret”, “mensonge” et “illusion” est parfois mince et que cela implique donc une certaine rigueur à avoir lors de leur emploi. Désormais, nous pourrions nous interroger sur la thèse de Ludwig Wittgenstein, qui affirme dans le Tractatus logico-philosophicus et par la suite dans les Recherches philosophiques que tout ce qui est pensé peut être dit, et donc que logiquement, tout est révélé par le langage, et par extension qu’aucun secret véritable n’existe. Son allégation est alors reprise par son disciple Norman Malcolm qui prétend “Nothing is hidden” dans un livre éponyme (“rien n’est caché”).
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Clémence Georges
Le Chant du Loup
De : Antonin Baudry
Avec : François Civil, Omar Sy, Mathieu Kassovitz
Genre : Thriller, Guerre, Action
Durée : 1H56mn
Parution : 20 février 2019
Synopsis
Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu’il entend. A bord d’un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l’Oreille d’Or. Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l’équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades mais sa quête les entraîne dans une situation encore plus dramatique. Dans le monde de la dissuasion nucléaire et de la désinformation, ils se retrouvent tous pris au piège d’un engrenage incontrôlable.