Divine Comedy, Venus, Cupid, Folly & Time : Thirty Years of The Divine Comedy

Entre under­ground et main-stream

En 1990, Neil Han­non, alors âgé de 20 ans, va mar­quer l’histoire de la musique en sor­tant une série d’albums sous le nom de The Divine Comedy. Neil Han­non est devenu  l’un des plus grands auteurs com­po­si­teurs de l’histoire de la britt-pop. Et pour fêter le 30ème anni­ver­saire du groupe, Divine Comedy Records crée un cof­fret excep­tion­nel :“Venus, Cupid, Folly and Time’”.

Il regroupe les 9 albums en CD (remas­té­ri­sés aux Abbey Road Stu­dios par Frank Ark­wright (Blur, The Smiths) et le pro­duc­teur Guy Mas­sey. Outre des conte­nus bonus se retrouvent dans ce cof­fret de nou­velles édi­tions de “Fore­ver­land” (2016) et de “Office Politics”(2019) com­plé­tées de conte­nus bonus et de notes nou­velles elles aussi. Il com­prend aussi “Juve­nei­lia” – deux CDs com­pi­lant les pre­miers tra­vaux de Neil Han­non, pro­ve­nant de ses archives per­son­nelles.
Le cof­fret inclut éga­le­ment l’album « perdu » “Fan­fare For The Comic Muse” et les EP “Time­watch” et “Euro­pop” qui n’étaient plus dis­po­nibles. Les CDs sont accom­pa­gnés d’un livret avec pho­tos, cré­dits et notes écrites par Neil Han­non, qui y explique le contexte et l’inspiration der­rière cha­cun des albums.

Tout audi­teur a donc le rare pri­vi­lège d’embrasser la tota­lité d’une oeuvre qui navigue entre under­ground et musique main-stream. Ce groupe de pop orches­trale nord-irlandais formé autour de trois musi­ciens devint en 1993 le pro­jet du seul Neil Han­non. Mais la for­ma­tion du groupe fluc­tue autour de musi­ciens plus ou moins récur­rents comme Joby Tal­bot pré­sent sur la majo­rité des albums.
Peu à peu, cen­tré sur sa chambre de jeune homme, Neil Hamon enre­gistre, avec les moyens du bord “Libe­ra­tion” son pre­mier “véri­table” album en 1993 et le per­son­nage facé­tieux qu’il se construit connaît un grand suc­cès mais l’album sui­vant “Pro­me­nade” est plus ambi­tieux. Et pour sa “Frog Prin­cess” (une ani­ma­trice radio fran­çaise), il pro­duit “Casa­nova” encore plus réussi.

Après une période de décou­ra­ge­ment, sa ren­contre avec Bjork le booste, et “A Short Album About Love” (1997) avec ses sept chan­sons d’amour écrites dans l’urgence est suivi d’une tour­née sym­pho­nique qui lais­sera l’artiste et son label dans un trou finan­cier. En 1998, il signe “Fin de Siècle”, der­nier album pour son label d’origine (Setanta), où l’Irlandais fait le tour des orches­tra­tions et des uni­vers par trop pom­piers et pompeux.

Divine Comedy se perd jusqu’à “Rege­ne­ra­tion” (2001) et rede­vient un vrai ensemble rock-pop. Néan­moins, cet album marque la fin du groupe. Han­non se rend compte qu’il sou­haite écrire une musique très orches­trée, incom­pa­tible avec une confi­gu­ra­tion d’un groupe ou cha­cun a voix au cha­pitre. Il dis­sout sa troupe et conti­nue seul (en conser­vant le nom du groupe).
Le cof­fret montre ainsi la déli­ques­cence créa­tive de l’ensemble au fil des ans avant qu’il renouer avec le style des années 90. Mais la chose était enten­due.
Néan­moins, l’ensemble pos­sède un grand inté­rêt et per­met de com­prendre d’abord la magie du groupe et les impasses dans lequel son créa­teur démiurge se per­dit parfois.

jean-paul gavard-perret

Divine Comedy, Venus, Cupid, Folly & Time : Thirty Years of The Divine Comedy, Cof­fret, 2020 — 134,00 €.

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