Après Les enténébrés, l’auteur raconte l’histoire des endeuillés. A travers un portrait familial entre Algérie et France — et principalement celui d’une femme qui porte le sceau de la romancière psychanalyste.
Un imbroglio de lamenti fait croire que la douleur suffit à un roman qui n’est pas sans romantisme puisque la dévoration se transforme, sinon en fiction rose, du moins en l’histoire d’une reconstruction.
A la recherche de l’irrémédiable, celle qui ne peut plus se tuer par ce qu’elle est déjà morte tente de faire le deuil de celui (le père) qu’elle n’a pas connu.
Il est mort dans des circonstances tragiques, laissant derrière lui sa fille de quinze mois.
Bien des années plus tard, celle-ci rencontre une femme qui l’a connu pendant la guerre d’Algérie. Se découvre un “père amoureux des étoiles, issu d’une grande lignée de médecins. Exilés d’Algérie au moment de l’indépendance, ils rebâtissent un empire médical en France”.
Mais les prémices d’une destructioin se nichent au coeur même de la gloire et dans les détails. La passion du père pour une femme fait exploser les restes d’un univers où l’argent était le maître.
Et la narratrice fait remonter avec férocité et drôlerie l’image de son père qui a failli se perdre.
Le sordide dépressif est présent mais il manque la force d’un Beckett. Sans doute parce qu’il y a là trop de réalisme sur l’écran des souvenirs plus ou moins narcissiques de l’auteure.
Existe néanmoins une certaine efficacité littéraire dans cette épopée aux amours diverses qui deviennent des sortes d’universaux.
jean-paul favard-perret
Sarah Chiche, Saturne , Le Seuil, 2020, 208 p. — 18,00 €.
Beckett n’est pas la nécessaire référence . Otto Rank avalise Anaïs Nin qui a si bien écrit le père-repère . Sarah Chiche mérite mieux que cet ” imbroglio de lamenti ” du critique JPGP toujours largué dans les problèmes d’affect .