Portraitiste — mais pas seulement -, Charlotte Santana revient ici au village de ses racines pour témoigner d’un monde en danger et en perdition.
Le reportage devient éminemment poétique tant il est là pour révéler des émotions par le chant des formes.
La douleur d’un monde n’est plus jetée dans une fosse Et pour celles et ceux qui n’eurent que leurs mains pour tenir, la créatrice se fait astre face à leurs écroulements.
La série devient un cérémonial grandiose en noir et blanc si bien que les morts comme les vivants trouvent par de telles images une “voix” d’outre-tombe, d’outre-timbre.
La violence due la pauvreté se transforme en vision scandaleusement et paradoxalement belle. Mais c’est le plus grand hommage à celles et ceux qui, dans le sel de la mer, deviennent celui de la terre.
Et une telle série de l’extrême restera majeure chez celle qui se retrouve en confrontation et communication avec son passé en un travail de résistance.
jean-paul gavard-perret
Charlotte Santana, Fonte deTelha, OpenEye, septembre-octobre 2020.