Raffaela Stringa, Untitled

Nature morte

En Ita­lie comme en France, la repré­sen­ta­tion de fleurs et de fruits s’appelle depuis le XIXe siècle «Nature morte». Ce terme nous fait immé­dia­te­ment pen­ser aux images sombres, aux décors opaques et à quelque chose de néga­tif.
De fait, Raf­faela Stringa prouve que par­ler de “Nature morte ” est une contra­dic­tion. Elle donne au genre un autre type d’aura.

Tout chez elle tend vers le char­nel et ses échos. Existent là des plans avec épais­seur et en rien une pla­ti­tude de l’image. Le réel donne encore le change mais il s’éloigne insen­si­ble­ment avec légè­reté en des mou­ve­ments d’éléments “en repons”.
Vient jusqu’à nous une appa­rence de tran­quillité comme vient le soir à la pointe extrême des feuilles.

Chaque image crée une pres­sion à peine sen­sible. Rien ne se fait ou se défait. Tout est là, tout est loin.
Que valent de tels échos ? Il paraît que les sen­ti­ments forts nient les écarts. Mais ici la proxi­mité est infran­chis­sable et tout autant inépuisable.

S’étreint une paix dans les lieux du non dit et l’éboulement des pen­sées.
Raf­faella Stringa sai­sit le sens dis­si­mulé sous le détail infime. Elle veille sur une énigme dans un souci de la perfection.

jean-paul gavard-perret

Raf­faela Stringa, Untit­led, 2020.

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