Sylvain Runberg & Marcial Toledano, Les Dominants – t.02 : “Les dieux stellaires”

L’Huma­nité n’est-elle pas sa plus grande menace ?

Dans Les Domi­nants, cette nou­velle saga post-apocalyptique pilo­tée par Syl­vain Run­berg, ce der­nier conjugue deux thèmes clas­siques de la science-fiction, à savoir l’épidémie pla­né­taire et l’invasion extra­ter­restre. Dans ce décor, il raconte l’épopée d’un homme dans cet uni­vers en chaos.
Il divise ce qui reste d’humains en trois groupes prin­ci­paux, ceux qui veulent s’adapter à la situa­tion face à ces Aliens, ceux qui veulent les com­battre et ceux qui voient en eux, non plus des envoyés de dieux, mais des dieux eux-mêmes. Son héros, jusqu’alors, a refusé de choi­sir un camp.

Un article de Fiona Ben­net, dans le San Fran­cisco Daily du 14 sep­tembre 2024, expose les évé­ne­ments qui ont conduit à la situa­tion actuelle. Suite à une belle crise épi­dé­mio­lo­gique cau­sée par un nou­veau coro­na­vi­rus, une pan­dé­mie, bap­ti­sée la Grande Souche, s’est abat­tue sur l’Humanité. Elle a entraîné des mil­liards de morts, la des­truc­tion des États, l’extinction de la civi­li­sa­tion en quelques jours. Pour cou­ron­ner le tout, des Aliens, les Domi­nants se sont impo­sés, pro­vo­quant à leur tour des dégâts, finis­sant de fra­cas­ser ce qui pou­vait encore subsister.

La jour­na­liste décrit le contexte apo­ca­lyp­tique qui en est résulté et met l’accent sur la triste évo­lu­tion humaine. Ce qui reste de popu­la­tion humaine se ras­semble en groupes. Des lea­ders émergent for­mant des ligues de résis­tance ou des com­mu­nau­tés reli­gieuses. Les pre­miers estiment que seuls ceux qui sont en lutte contre les enva­his­seurs sont dignes de vivre.
En Cali­for­nie, la bande de Neal Banks sème la ter­reur par des des­truc­tions, des vols, des pillages, des exé­cu­tions som­maires…
Andrew est sans nou­velle de sa famille depuis l’arrivée de la Grande Souche. Il a rejoint une com­mu­nauté paci­fique qui est atta­quée bru­ta­le­ment par la horde de résis­tants menée par Neal Banks. Ils tuent, ils pillent, assas­sinent Bianca la com­pagne d’Andrew et enlève celui-ci. C’est là qu’il retrouve sa fille, une fille fana­ti­sée. Pour res­ter près d’elle, Andrew feint l’adhésion aux thèses pro­fes­sées par le chef.

Lind­sey et Kim décident de par­tir à son secours.
Dans un lac, où séjourne un Alien appelé l’Immergé par quelques nou­veaux prêtres, ceux-ci bap­tisent des enfants de dévots. Quand l’un d’entre eux meurt empoi­sonné par les toxines conte­nues dans l’eau, tous se réjouissent, y com­pris les parents, car le bébé a rejoint les Bien­fai­teurs. Un des prêtres se pré­sente comme Lance Ken­nedy…
Andrew ne sait pas encore ce qu’il devra accom­plir pour res­ter près de sa fille…

Sylvain Run­berg livre un récit d’une belle noir­ceur où l’Homme est vrai­ment une catas­trophe tant pour le cadre où il vit que pour ses sem­blables. Par le biais des articles de Fiona Ben­net, qui encadrent les planches de l’album, le scé­na­riste appro­fon­dit son his­toire, expli­cite les cadres rete­nus, les moti­va­tions des dif­fé­rents groupes qu’il met en scène.
Le pre­mier tome est paru le 8 jan­vier 2020, mais il est déjà ques­tion d’un coro­na­vi­rus qui fait des ravages impor­tants avant d’être sup­planté par une menace encore plus ter­rible. Sou­hai­tons que Syl­vain Run­berg n’ait fait preuve que d’une ima­gi­na­tion fer­tile bien relayée par une solide connais­sance des vec­teurs de mala­die et non un rôle de pro­phète nourri de visions annonciatrices.

Le des­sin réa­liste de Mar­cial Tole­dano relaie la pleine puis­sance du scé­na­rio. Il campe des per­son­nages magni­fiques, les dote d’une belle expres­si­vité et ren­voie le dyna­misme des nom­breuses scènes d’action.
Ce second tome conforte tout l’attrait que l’on a pu trou­ver lors de la décou­verte du pre­mier et laisse augu­rer une série remar­qua­ble­ment scé­na­ri­sée et mise en images de belle manière.

serge per­raud

Syl­vain Run­berg (scé­na­rio) & Mar­cial Tole­dano (des­sin et cou­leurs), Les Domi­nants – t.02 : Les dieux stel­laires, Glé­nat, coll. 24x32, août 2020, 64 p. – 14,95 €.

Leave a Comment

Filed under Bande dessinée

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>