Le film de Tristan Félix est un petit joyau. Il parle par ellipses d’une vie de femme propre à tous les embruns et les coups de soleil d’une violence (historique — L’Afrique — mais aussi machiste) mais en une infinie tendresse.
Il y a là du Beckett et du Buster Keaton. Du Chaplin aussi — mais parapluie transparent et ouvert — et du Bellmer aussi pour montrer ce que la violence fait à une femme.
En de prodigieux panoramiques noir et blanc le film devient la narration d’équilibre d’un déséquilibre qu’on inflige et qui laisse le regardeur abasourdi et sonné.
Kafka lui-même pointe son nez près d’un château et ses gardes — fantassins entraperçus.
Le vent fouette de diverses humeurs selon les fragrances qu’il charrie. Restent les remugles d’une chair et d’une âme travaillées par la dévoration.
Seul un caneton blanc signale ce qui s’apaise. C’est plutôt une cane blanche sur laquelle s’appuyer pour nager encore, nager.
jean-paul gavard-perret
Tristan Felix & nicAmy, Umbellifera bufa bufa, https://vimeo.com/240475729 (12mn25)