A la conquête de la substance de l’ombre et de la lumière, Didier Villette fait de chaque photo un espace révélateur différent de ce qu’il représente.
Chaque structure plastique crée un plasma invisible associé à l’idée d’épaisseur d’ombre (parfois un sfumato revisité). La planéité coagule une substance comme aspirée puis reversée sur le support.
Chaque matrice détermine par ses contours plusieurs “prises“de matière d’ombre. Sur les traces de certains peintres (abstraits ou non), le photographe réinterprète le monde.
Le réel n’est plus forcément homogène, il n’existe qu’en fragments en des variables incertaines par effets de diffractions et de lisières.
Rien n’est muselé — sinon ce que l’artiste tient à conserver. Les épanchements lumineux parlent parfois le silence et l’impalpable.
L’espace règne face au soleil en ses caresses ébauchées là où il existe peu d’angles où accrocher les certitudes.
Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’envie de vivre. Mais surtout l’envie de créer.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
De beaux souvenirs. Mon enfance fut une période merveilleuse.
A quoi avez-vous renoncé ?
Malheureusement à rien.
D’où venez-vous ?
Ma grand-mère maternelle a émigré de Russie vers 1917. Sombre époque !!!!!
Qu’avez-vous reçu en dot ?
Beaucoup d’amour. Mais aussi le goût de la rigueur.
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Boire mon café vers 10H00 en rêvassant.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
Peut-être rien, mais je pense que nous voudrions tous être uniques dans notre style créatif.
Comment définiriez-vous votre approche du « paysage » ?
J’ai parfois du mal à le saisir photographiquement dans sa beauté naturelle. J’aime à le triturer en post-traitement.
Quelle est la première image qui vous interpella ?
Découvrir Vasarely.
Et votre première lecture ?
Bien sûr des livres d’enfants. Mais je garde un excellent souvenir de ma lecture très jeune des “Misérables”.
Quelles musiques écoutez-vous ?
J’aime tous les genres musicaux. Mais je ne suis pas un grand amateur de musique classique.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
Aucun. Je peux tout à fait relire un livre romancé quelques années après et me construire une image mentale tout à fait différente de l’implicite du texte.
Quel film vous fait pleurer ?
“La liste de Schindler“de Spielberg.
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Réponse humoristique !!!! Mes rides !!!!!
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A personne !!!!
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Paris, ma ville de naissance. J’aime à la retrouver, même si j’y vais de moins en moins.
Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?
Tous ceux dont l’œuvre fait appel au second degré. Donc bien évidemment Kasimir Malevitch.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Le dernier boitier Sony Alpha 9.
Que défendez-vous ?
J’essaie d’œuvrer comme je peux pour offrir une vie décente au maximum de personnes.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Je répondrais bien comme Woody Allen !!!!!
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?
Que Woody Allen aurait dû penser !!!!! L’amour c’est difficile.
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Pour vous, la photographie, c’est un art ou une technique ?
Présentation et entretien réalisés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 6 juillet 2020.
Hello!
J’habite Saint-Sulpice. Comme toi, je devrais exposer à Photos dans Lerpt.
Sais tu si l’expo de Photos dans Lerpt est maintenue?
je n’ai pas de nouvelles, Jean-Paul Rascle ne répond pas à mon mail.
Cordialement
Cécile Martin-Guirkinger