Chaque chapitre de ce livre donne la parole à sept femmes qui deviennent les protagonistes imprévues d’une disparition. Celle d’un écrivain en fin de course et qui a annoncé une douteuse année sabbatique.
L’auteure subjective la langue en un roman choral qui prend corps au sein du milieu bourgeois milanais. Les sept femmes (mère, soeur, femme, amante, filles) d’abord ennemies deviennent complices dans une fiction aussi policière que satirique.
Tout s’entremêle en capsules sonores et motifs psychiques parfois obsessionnels où surgit une forme de mélancolie de divers types en cette comédie incisive où se découvrent la force et la pression autant des proches que de la société en son ensemble.
Tout rebondit sans cesse par ce qui devient une revisitation entre narcissisme et autonomie supposée. La coquetterie et les pauses sont remplacées par la mise à nu de divers malaises.
Sociologie et psychologie vont de pair là où l’auteure nous permet d’entrer dans la psyché de ces femmes.
Les mots qui leur manquaient jusque là trouvent une formulation prégnante où se découpent de nouvelles zones de “vérités” quoique aux perspectives éloignées les unes des autres.
jean-paul gavard-perret
Caterina Bonvicini, Les femmes de, trad. de l’italien par Lise Caillat, Gallimard, collection “Du monde entier”, Paris, 2020.