Vanitas Vanitatum, Omia Vanitas
Ces nouvelles parfois très courtes sont celles d’une vanité contemporaine. Elles sont des sortes d’allégorie farcesques, parfois dystopiques, souvent absurdes et donc délicieuses.
Le nonsensique y reste le degré philosophique ultime du détachement par rapport au monde terrestre.
Étude, art, science, technologie, voire science-fiction, argent, plaisir, richesse, puissance, charcuterie et on en passe sont mis en scène … Le monde est souvent vaniteux et suffisant.
Mais l’auteur montre excès et décadence au milieu de faux dandys ou de vrais mufles.
Chaque texte permet de prendre conscience de la vacuité de toutes choses et de toutes postures. Et le lecteur se retrouve projeté au milieu d’un bric à brac ou d’un condensé d’une sagesse en ruine au milieu de la dérision et de l’insolite. C’est une manière de jouir d’une mise en abyme par des reflets ou jeux de miroirs convexes.
L’ambivalence est donc soulignée par l’insolent praticien là où tout est prémédité par ses “mauvaises” intentions qui nous ravissent.
La dénudation comique n’est jamais frontale : elle passe par la reprise incessante de labyrinthes où la fusion avec le réel est rarement en rendez-vous.
jean-paul gavard-perret
Patrick Boutin, Les noces de porcelaine, Ginkgo éditeur, coll. L’ange du bizarre, Paris, 2020, 200 p. — 9,00 €.