Patrick Boutin, Les noces de porcelaine

Vani­tas Vani­ta­tum, Omia Vanitas

Ces nou­velles par­fois très courtes sont celles d’une vanité contem­po­raine. Elles sont des sortes d’allégorie far­cesques, par­fois dys­to­piques, sou­vent absurdes et donc déli­cieuses.
Le non­sen­sique y  reste le degré phi­lo­so­phique ultime du déta­che­ment par rap­port au monde terrestre.

Étude, art, science, tech­no­lo­gie, voire science-fiction, argent, plai­sir, richesse, puis­sance, char­cu­te­rie et on en passe sont mis en scène … Le monde est sou­vent vani­teux et suf­fi­sant.
Mais l’auteur montre excès et déca­dence au milieu de faux dan­dys ou de vrais mufles.

Chaque texte per­met de prendre conscience de la vacuité de toutes choses et de toutes pos­tures. Et le lec­teur se retrouve pro­jeté au milieu d’un bric à brac ou d’un condensé d’une sagesse en ruine au milieu de la déri­sion et de l’insolite. C’est une manière de jouir d’une mise en abyme par des reflets ou jeux de miroirs convexes.
L’ambivalence est donc sou­li­gnée par l’insolent pra­ti­cien là où tout est pré­mé­dité par ses “mau­vaises” inten­tions qui nous ravissent.

La dénu­da­tion comique n’est jamais fron­tale : elle passe par la reprise inces­sante de laby­rinthes où la fusion avec le réel est rare­ment en rendez-vous.

jean-paul gavard-perret

Patrick Bou­tin, Les noces de por­ce­laine, Ginkgo édi­teur, coll. L’ange du bizarre,  Paris, 2020, 200 p. — 9,00 €.

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