Corriere della Sera / Cultura
1920–2020
Fellini, è «La strada» giusta
Il cardinale, presidente del Pontificio consiglio della cultura, ricorda l’artista a cent’anni dalla nascita. «Ecco come il regista ci ha lasciato una grandiosa eredità spirituale»
Giulietta Masina (1921–1994) in una scena del film «La strada» (1954)
di GIANFRANCO RAVASI
29 febbraio 2020
Se si volesse liberamente ricorrere alla fantasia creatrice dello stesso Fellini, sarebbe suggestivo pensare a una sorta di fermo-immagine. Al centro — nell’orizzonte trascendente in cui ora è collocato, un orizzonte non assente nella filigrana del suo mondo simbolico — il regista tiene tra le mani squadernata davanti a sé la lenzuolata centrale che domenica 19 gennaio l’«Osservatore Romano» gli ha dedicato, nel centenario della sua nascita.
Il direttore del quotidiano della Santa Sede, Andrea Monda, inseguiva «il filo che congiunge la Laudato si’ e La strada», mentre un altro giornalista elencava l’alfabeto felliniano scoprendovi «il caleidoscopio di un mondo sospeso tra realtà e sogno» e l’autore del saggio dal titolo emblematico, «Fellini o della vita eterna», Alessandro Carrera, presentava il succo della sua tesi a prima vista sorprendente.
A Federico verrebbe spontaneo un sorriso perché sarebbe tentato di rievocare le sulfuree condanne che sessant’anni prima si leggevano su quelle stesse pagine: infatti, dopo l’uscita nelle sale della Dolce vita, a un articolo dell’«Osservatore Romano» era sufficiente imporre il titolo lapidario «Basta!», mentre un altro articolo faceva il verso al film con un altrettanto lapidario «La sconcia vita».
Molta acqua è passata sotto i ponti non solo del Tevere e le voci, allora isolate, di gesuiti preveggenti come padre Arpa o padre Taddei avevano elaborato una più serena e corretta ermeneutica di quel film e dell’intera produzione felliniana.
E questo si deve fare ora, ma non artificiosamente e apologeticamente riportando il regista sotto l’ala di una religiosità esplicita, ma attraverso un’analisi che percorra gli itinerari simbolici esistenziali e spirituali sottesi al flusso delle sue narrazioni o riflessioni per immagini.
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traduction:
Fellini, La Strada est juste
Le cardinal, président du Conseil pontifical de la culture, célèbre l’artiste cent ans après sa naissance. « Voilà comment le réalisateur nous a laissé un grand héritage spirituel »
Giulietta Masina (1921–1994) dans une scène du film La strada (1954)
par GIANFRANCO RAVASI
29 février 2020
Si l’on voulait librement recourir à l’imagination créatrice de Fellini lui-même, il serait suggestif de penser à une sorte de capture d’écran. Au centre — dans l’horizon transcendant où il est maintenant placé, un horizon non absent dans le filigrane de son monde symbolique — le metteur en scène tient entre ses mains, devant lui, la couverture carrée que l’« Osservatore Romano » [un quotidien du soir en italien, publié par le service officiel d’information du Vatican, ndt] lui a consacré, le dimanche 19 janvier, au centenaire de sa naissance.
Le directeur du quotidien du Saint-Siège, Andrea Monda, y poursuivait « le fil qui relie l’Encyclique Laudato Si et La strada”, tandis qu’un autre journaliste énumérait l’alphabet fellinien et y découvrait « le kaléidoscope d’un monde suspendu entre réalité et rêve» et que Alessandro Carrera, l’auteur de l’essai au titre emblématique « Fellini ou de la vie éternelle », présentait l’essentiel de sa thèse à première vue surprenante.
Federico sourirait spontanément parce qu’il serait tenté de rappeler les condamnations sulfureuses qui, soixante ans plus tôt, se lisaient dans ces mêmes pages : en effet, après la sortie dans les salles de “La Belle vie” (La Dolce vita), il suffisait à un article de l’« Osservatore Romano » d’imposer le titre lapidaire de « Ca suffit ! », tandis qu’un autre article imitait le titre du film avec un tout aussi lapidaire « La Sale vie ».
Beaucoup d’eau est passée sous les ponts, et pas seulement ceux du Tibre et les voix, alors isolées, de sages jésuites comme Père Arpa ou Père Taddei ont élaboré une herméneutique plus sereine et correcte de ce film et de toute la production fellinienne. Et cela doit être fait maintenant, mais pas de manière artificielle et apologétique, en ramenant le réalisateur sous l’aile d’une religiosité explicite, mais par une analyse parcourant les itinéraires symboliques, existentiels et spirituels sous-tendus par le flux de ses récits ou de ses réflexions sur les images.
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frederic grolleau
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