Revue d’histoire maritime , n° 25 : « Le navire à la mer » (dir. Olivier Chaline & Sylviane Llinares)

Comme un navire qui s’éveille / Au vent du matin, / Mon âme rêveuse appa­reille / Pour un ciel lointain.

LRevue d’histoire mari­time paraît deux fois l’an, au prin­temps et à l’automne : depuis vingt ans, elle met en lumière la recherche des his­to­riens du monde entier sur l’histoire des rela­tions que les hommes ont entre­te­nues, siècle après siècle, avec les mers et les océans.
Elle est d’une rare élé­gance, par­ti­cu­liè­re­ment agréable à lire et à mani­pu­ler. Chaque numéro com­prend un dos­sier thé­ma­tique.
Ici, le pro­pos est de s’intéresser au navire à la mer, pour ouvrir une voie dif­fé­rente dans la recherche qui porte majo­ri­tai­re­ment sur la construc­tion navale, la socio­lo­gie des gens de mer ou les routes et les flux maritimes.

La dif­fi­culté majeure reste la rareté des sources : seul l’exceptionnel est en effet consi­gné dans les archives de bord. Le dos­sier Le navire à la mer com­prend treize articles. L’ouverture est géo­gra­phique (du Paci­fique à l’Europe) et chro­no­lo­gique (de l’Antiquité au XXe siècle), mul­ti­pliant les types de sources (archéo­lo­gie, textes, ico­no­gra­phie) en fai­sant une place aux recons­ti­tu­tions, ce qui per­met d’aborder aussi bien les Cadets de la Royal Navy que les marins antiques ou les piro­guiers du Paci­fique.
Le navire à la mer, de pêche, de com­merce ou de guerre, est scruté tous azi­muts, et pré­senté dans sa vul­né­ra­bi­lité quo­ti­dienne à l’usure, aux élé­ments, à la vio­lence des hommes, mais aussi dans sa capa­cité à pré­voir et à réparer.

Le numéro se com­plète d’une sec­tion « varia » livrant trois articles hors thé­ma­tique du volume : le pre­mier (G. Le Bouë­dec) s’intéresse au port en situa­tion colo­niale, le deuxième (E. Olivier-Jégat) à la Royale confron­tée à la contre­bande aux Antilles au XVIIIe s., le der­nier (M. Barey) à l’innovation en temps de guerre à l’école navale des Forces Fran­çaises Libres.

Une sec­tion « hom­mage » salue la mémoire de Chris­tian Huet de Lemps. Une par­tie « Chro­niques » fait le point sur l’état de la recherche : c’est inté­res­sant pour se tenir au cou­rant de l’actualité sur la recherche mari­time, et c’est indis­pen­sable aux cher­cheurs qui trou­ve­ront là des infor­ma­tions, des pré­ci­sions, des pro­jets à mener. Une Habi­li­ta­tion à diri­ger les recherches et deux thèses sont rete­nues. La der­nière tranche du volume intègre cinq comptes ren­dus d’ouvrages récents ayant trait au monde mari­time.
L’ensemble fait un ouvrage qui s’adresse aussi bien aux spé­cia­listes du monde mari­time et aux cher­cheurs qu’aux curieux, qui liront des articles d’horizons très divers.

yann-loic andre

Revue d’histoire mari­time, n° 25, « Le navire à la mer », dirigé par Oli­vier Cha­line & Syl­viane Lli­nares, 2018, 320 p. — 25 €.

 

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