Renata Har, Like a type of wind (exposition)

Le motif est déjà dans son support

Renata Har crée en inter­ro­geant son passé. Mais pas seule­ment. Elle sort — stricto sensu — des pou­belles et du néant des frag­ments pour en fouiller leur pos­sible arti­cu­la­tion en vue d’offrir des lieux sinon d’émerveillement du moins de fas­ci­na­tion à l’image de ce que lui a ensei­gné son “maître” Chris­tian Bol­tanski qui fut son pro­fes­seur à l’ENSBA de Paris.
Le tra­vail de la Bré­si­lienne est fait de mémoire mais selon un pro­ces­sus de « res­sou­ve­nir en avant ». Elle crée en repre­nant ses “oublis” pour en faire  la syn­thèse tou­jours active de ce qui est su,  non pas pour demeu­rer dans un temps autre mais pour retrou­ver le pré­sent d’un art qui est gros d’avenir. L’artiste s’appuie sur de tels “héri­tages” pour ten­ter d’accomplir ce saut.

Si bien que la créa­tion doit faire entendre un jaillis­se­ment, le débou­ché de la nuit sou­ter­raine par l’irruption ou la recons­truc­tion d’un sys­tème de rela­tions pos­sibles entre les frag­ments aban­don­nés et les motifs que l’artiste crée sur de tels “tapis” où s’animent des dua­li­tés et par­fois l’impossible récon­ci­lia­tion entre l’être et son passé.
Pour Renata Har, le pre­mier désire tou­jours son auto­no­mie néces­saire pour har­mo­ni­ser qui il est et devient. Et la richesse de l’oeuvre tient au pied de nez à la tra­di­tion dans le jeu sub­til du sup­port et des inter­ven­tions de la créatrice.

jean-paul gavard-perret

Renata Har, Like a type of wind, Gisèle Lin­der, Bâle, du 22 jan­vier au 7 mars 2020.

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