Joliesse de l’allégresse
Tout doucement, le plateau s’éclaire, vide. Pippo Delbono s’avance lentement et vient y dédicacer le spectacle à Bobò, fidèle acteur et compagnon de route disparu qui témoignait si bien de son empathie. Un jardinier vient cultiver des fleurs, qui poussent généreusement. Une femme d’une grande élégance devient partenaire de Delbono le temps d’esquisser quelques pas de tango. Entre solennité et légèreté, le spectacle alternera les moments de lyrisme et des moments de confidence parfois servis par les mots de Pippo, tantôt par des poètes.
S’exprime sous nos yeux une certaine nostalgie du cirque, de ses contrastes, de ses couleurs, de ses valeurs. Une ode à la vie et à ses merveilleux imprévus, à la puissance des rencontres. Telle une danse à plusieurs rythmes, les scènes se succèdent sans être explicitement reliées. Le propos n’est pas narratif ; il est réflexif, interrogatif et suggestif. Il cherche à effectuer un parcours poétique de tristesse, de sagesse, de réanimation mentale et sentimentale qui nous conduise à l’allégresse de l’existence dans son aménité, dans sa bonhomme fantaisie.
Des personnages fantastiques font une sarabande endiablée, donnant à voir une allégorie de la folie et de ses grains providentiels. Pippo Delbono, dans le rôle de narrateur, raconte l’histoire d’une détresse dérisoire et retrace le cheminement de la joie à qui veut bien l’entendre et la saisir, les déployant dans une ambiance d’artifices sertie de petites vérités, nourrie de stroboscopes et de boules à paillettes. Tout cela confère au spectacle un air de fête utopique.
Une représentation méditative, sophistiquée, peuplée de symboles. Une recherche de la simplicité, de la vitalité, dans une nuée de complexité. La troupe s’emploie à chercher des bribes de correspondances entre des moments vitaux, entre des cristaux de bonheur qui ne sont pas volés, appelés à se répondre sans se parler.
À terme, c’est un ballet de fleurs, un tableau enchanté et enchanteur, léger, qui livre une image de l’acceptation du temps et de soi.
christophe giolito & manon pouliot
La gioia
Une création de : Pippo Delbono
© Luca del Pia
Avec : Dolly Albertin, Gianluca Ballarè, Margherita Clemente, Pippo Delbono, Ilaria Distante, Simone Goggiano, Mario Intruglio, Nelson Lariccia, Gianni Parenti, Pepe Robledo, Zakria Safi, Grazia Spinella
Avec la voix de : Bobò
Composition florale : Thierry Boutemy
Musique : Pippo Delbono, Antoine Bataille, Nicola Toscano, et différents auteurs
Lumière : Orlando Bolognesi
Son : Pietro Tirella
Costumes : Elena Giampaoli
Régie générale (en alternance) : Gianluca Bolla, Enrico Zucchelli
Direction technique : Fabio Sajiz
Coordination : Silvia Cassanelli
Direction de production : Alessandra Vinanti
Administratrice de compagnie : Laura Favero Fransos
Au Théâtre du Rond-Point, 2bis avenue Franklin D. Roosevelt 75008 Paris
Du 1er au 20 octobre 2019, salle Renaud-Barrault Durée : 1h20
Du mardi au samedi, 21h — dimanche, 15h — Relâche : les lundis et le 4 octobre
Production Emilia Romagna Teatro Fondazione, coproduction Théâtre de Liège, Le Manège Maubeuge – Scène Nationale
Tournée : 20–21 juin 2019 Sibiu, Roumanie ; 21 septembre 2019 Zaragoza, Espagne ; 28 septembre 2019 Saint-Petersbourg, Russie ; 15 novembre 2019 Pondetera, Italie ; 17 novembre 2019 Ancôna, Italie ; 20–24 novembre 2019 Genève, Suisse ; 27 novembre 2019 Villefranche-sur-Saône, France ; 30 novembre 2019 Pordonone, Italie ; 3–4 décembre 2019 Marseille, France ; 6–7 décembre 2019 Sète, France ; 10–11 décembre 2019 Besançon, France ; 13 décembre 2019 Mulhouse, France ; 17–18 décembre 2019 Annecy, France ; 8–10 janvier 2020 Bruxelles, Belgique ; 3–8 mars 2020 Catane, Italie ; 12–15 mars 2020 Bri, Italie ; 17 mars 2020 Cremone, Italie ; 19–22 mars 2020 Bolzano, Italie ; 24 mars 2020 Piacenza, Italie ; 27–28 mars 2020 Nice, France ; 1er et 2 avril 2020 Madrid, Espagne.