Roman à esprit de sérieux et d’aspect patrimonial
Dans son quatrième livre, Postel s’intéresse à quatre semaines de la vie de Flaubert. L’auteur penche alors vers la dépression et une certaine aversion(entre autres de Victor Hugo) même s’il sait que son dégoût, l’auteur des Troix contes le porte avant tout sur lui-même. La fascination du romancier pour Flaubert est évidente.
Postel le saisit au moment où, à Concarneau et à 53 ans, il n’arrive plus à écrire. Ce livre devient celui de la description d’un certain vide créatif selon une mise en scène qui va dans la dernière partie du texte jusqu’aux variantes d’écrits de son modèle.
Le livre demeure néanmoins en partie décevant, d’autant que l’auteur choisit le parti pris d’écrire “à la Flaubert” : ce qui n’est pas le plus réussi et donne un aspect artificiel voire superfétatoire à ce roman à esprit de sérieux et d’aspect patrimonial. Le livre est bancal entre ses deux parties même si la seconde finit sur la cérémonie de l’écriture.
Toutefois, le biopic suit son cours. Il est porté par l’amour de l’auteur pour son modèle et sa tentative de recherche littéraire dont se perçoivent les limites.
Il reste tout de même plutôt réussi eu égard à tant de fictions parfaitement inutiles.
jean-paul gavard-perret
Alexandre Postel, Un automne de Flaubert, Gallimard, 2020.