Avec sa composition graphique, Yannick Le Vaillant propose une aute vision du classique du cinéma allemand sous forme de roman photo. C’est là une expérience qui permet — par la forme fixe — un nouveau souffle à la narration du film.
Lectrices et lecteurs y avancent à leur guise et la force tragique et poétique du film acquiert une autre dimension. L’histoire d’un homme et d’une femme prend un aspect intemporel. Et vogue le navire dans une perdition qui diffère de celle de l’oeuvre cinématographique car soudain l’histoire — moins explicite — prend une sorcellerie particulière.
Il y a bien sûr l’amour et ses effluves là où tout à la fois fait corps et s’en détache dans un éternel présent. Les amants s’appliquent, s’épuisent se perdent et se faisant face avant que rien ne bouge. C’est là.
Elle n’était qu’à lui. Puis les images plus muettes et sourdes que dans le film dont elles sont tirées créent un labyrinthe optique. Les amoureux s’étaient promis. Ne reste de leur vie qu’un sacrifice.
Mais le film ne se rémbobine pas. “Près de toi mon amour mais si loin”, telle est la césure. A force tout refroidit.
Avant que le rideau soit baissé, les visages fléchissent.
jean-paul gavard-perret
Murnau, L’aurore, Conspiration / Edition, coll. “L’image”, 2020, 110 p. — 20,00 €.
Mais le film ne se rémbobine pas. “Près de toi mon amour mais si loin”, telle est la césure. A force tout refroidit.
Avant que le rideau soit baissé, les visages fléchissent.