Peter Tremayne, La Dame des ténèbres

Fidelma de Cashel s’attaque à la défense de son ami de tou­jours, frère Eadulf, injus­te­ment accusé d’un crime odieux.

On avait quitté sœur Fidelma de Cashel à la porte de son pèle­ri­nage, lorsqu’elle avait reçu des nou­velles alar­mantes de frère Eadulf, un moine saxon pour lequel elle éprouve des sen­ti­ments troubles. Aujourd’hui, elle se rend dans le royaume de Lai­gin, en ter­ri­toire hos­tile sous la domi­na­tion de l’abbé Noé et de l’évêque For­bas­sach avec les­quels elle a déjà eu des démê­lées. Fidelma est un dalaigh des Cinq Royaumes. Une auto­rité juri­dique. Elle va devoir faire face à l’irresponsabilité d’un jeune roi sous l’emprise de la reli­gion catho­lique incar­née par l’inquiétante Fain­der, abbesse de Fearna.

De toute évi­dence, frère Eadulf a été vic­time d’un com­plot. Accusé d’avoir violé une novice de 12 ans et de l’avoir tuée, il a été condamné à mort, après la pro­cla­ma­tion des péni­ten­tiels, aban­don­nant les lois cou­tu­mières des Cinq Royaumes. Les ténèbres plongent le royaume dans un bain meur­trier. La plu­part des acteurs du drame ini­tial et du pro­cès de frère Eadulf meurent ou dis­pa­raissent. Sœur Fidelma n’a que vingt-quatre heures pour trou­ver des preuves à décharge ou un vice de pro­cé­dure. Pen­dant ce temps, un de ses lieu­te­nants part à la ren­contre de Bar­ran, de la cour du Haut Roi. Lui seul pourra faire régner la loi. La nuit qui suit l’arrivée de sœur Fidelma, Eadulf s’enfuit de sa pri­son avec une aide exté­rieure. Pour For­bas­sach et Fain­der, c’est un aveu de culpa­bi­lité. Il sera mis à mort dès sa capture.

Derrière tout ça se cache un tra­fic d’enfants esclaves. De jeunes filles sont ache­tées à leurs parents pour par­tir, cap­tives, vers des terres étran­gères. L’abbaye est une plaque tour­nante. Mais Fidelma n’arrive pas à savoir qui tire les ficelles de cet ignoble com­merce. Elle doit oublier ses ran­cœurs et res­ter maî­tresse de ses émo­tions et remon­ter, petit à petit, les réseaux de cette orga­ni­sa­tion. Cela l’amène à décou­vrir les petits secrets du royaume de Lai­gin. Sa vie est d’autant plus menacée.

Neuvième épi­sode des aven­tures de sœur Fidelma de Cashel, situées en 667 de notre ère, La Dame des ténèbres nous pro­pose un retour en ter­rain conquis, les Cinq Royaumes. Ici plus que tout, la loi des Féne­chus est de rigueur. Pour tous ceux qui s’interrogent sur la signi­fi­ca­tion de ces mots gaé­liques, une note his­to­rique concise les explique. Le roman en lui-même est un clas­sique de l’investigation où le juri­dique est poin­tilleux à l’extrême. Sa construc­tion est elle aussi clas­sique avec une réunion finale où sœur Fidelma déroule l’évolution de son enquête et éli­mine un à un les dif­fé­rents acteurs de cette his­toire avant de dévoi­ler le nom du cou­pable - le der­nier auquel on aurait pensé.

julien vedrenne

   
 

Peter Tre­mayne, La Dame des ténèbres (tra­duit de l’anglais par Hélène Prou­teau), 10/18 coll. “Grands détec­tives” n° 4066, juin 2007, 352 p. — 7,80 €.

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