Olivier Rolin propose une superbe leçon de littérature. Il fait preuve d’intelligence et de politesse en évitant tout pensum. Il aurait pu y sombrer puisque les textes sont extraits des petits carnets où il consigne depuis longtemps impressions et pensées. Cette pêche “aléatoire” permet un voyage allègre dans l’oeuvre de l’artiste et son temps.
Tout cela en légèreté mais avec le regret du temps qui passe. Et, devenu septuagénaire, cela n’arrange rien..
Il garde néanmoins l’ oeil vif, l’envie de séduire et est amoureux tout en regrettant que cet amour soit le dernier. Il a pourtant connu les affres d’un tel sentiment. Mais, pour s’en tuer, il sut se donner le beau rôle : Madame Bovary n’est pas lui mais bien Flaubert. Et il se veut plutôt Rodolphe. Au gré des digressions, le lecteur avance avec délectation dans un livre sans temps morts puisque tout y indique la vie.
Et celui qui trouvait jadis la forme romanesque ridicule la régénère à sa main et pour un usage parfait.
jean-paul gavard-perret
Olivier Rolin, Extérieur monde, Gallimard, Paris, 2019, 304 p. — 20,00 €.