De la chocolatine ardente à la détestation de l’art bourgeois : entretien avec Thierry Berlanda (la Trilogie des Cercles)

 

Ecri­vain et phi­lo­sophe, spé­cia­liste du manag­ment, Thierry Ber­landa est tout autant capable de pro­non­cer une confé­rence poin­tue sur “Pré­sence et repré­sen­ta­tion” ou de pro­duire un article de spé­cia­liste sur Michel Henry que de livrer, avec une mine d’informations des plus sti­mu­lantes, une tri­lo­gie  entre techno-polar et anti­ci­pa­tion dys­to­pique (Naija, Jurong Island, Cerro Rico : la Tri­lo­gie des Cercles, éd. Le Rocher).
Cette diver­sité des approches et cette faci­lité de plume lui per­mettent de rem­por­ter à chaque fois plus qu’un suc­cès d’estime auprès des publics concer­nés par ses réflexions sur notre société. Entre­tien avec un esprit brillant qui n’a pas fini de faire par­ler de lui et donc à suivre!

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Le désir de sai­sir une nou­velle chance de faire ce que je sais faire le mieux : écrire. Je n’y par­viens pas chaque jour, mais chaque jour j’essaie.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Des réalités.

A quoi avez-vous renoncé ?
A renoncer.

D’où venez-vous ?
Je viens d’où je vais.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Une cer­taine façon d’écrire, bonne ou pas, mais qui n’appartient qu’à moi.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Un pain au cho­co­lat… Je veux dire une « cho­co­la­tine ». Enfin, une sorte de brioche avec une barre de cho­co­lat à l’intérieur…

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
Nous sommes de la même mon­tagne, je suis d’un autre versant…

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Une énorme pastèque.

Et votre pre­mière lec­ture ?
“L’étalon noir,” dans la col­lec­tion Rouge et Or.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Jazz, Bach, Dylan. Quelques dizaines d’autres…

Quel est le livre que vous aimez relire ?
“L’Odyssée.”

Quel film vous fait pleu­rer ?
“Anas­ta­sia”, un des­sin animé. Les scènes de retrou­vailles me cha­virent. Cf L’Odyssée

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un type de l’au-delà du miroir.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A quelqu’un qui ne sau­rait pas lire.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
A vrai dire, aucun. Cer­tains lieux sont impor­tants pour moi, mais n’en sont pas mythiques pour autant.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
De tous ceux qui ne confondent pas art et orne­men­ta­tion. Bref, de ceux qui se mouillent vrai­ment. Je n’aime pas l’art bourgeois.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Les anni­ver­saires n’ont aucune impor­tance à mes yeux. Je connais à peine la date du mien.

Que défendez-vous ?
Ma dignité, et celle des autres.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
C’est une for­mule bien balan­cée, mais je ne pense pas qu’elle signi­fie grand-chose.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
J’aime bien être dans le oui plu­tôt que dans le non. D’ailleurs, dire non à quelque chose, c’est dire oui à autre chose. Je recom­mande à ceux qui disent non de décou­vrir ce à quoi, en réa­lité, ils disent oui.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Par exemple « A quel âge avez-vous com­mencé à écrire ? » Et vous avez bien fait de l’oublier.
Pro­pos recueillis par fre­de­ric grol­leau pour lelitteraire.com le 10 juillet 2019.

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