Misérabiliste et fade à souhait
Après le triomphe international de la littérature populaire La trêve, dans ce nouveau roman de Laetitia Colombani, l’héroïne nous entraîne vers la compassion et l’entraide mais sans le moindre style en un mélo social entre 1925 et aujourd’hui. La “moraline” perd le propos qui pourtant était primordial : l’histoire des femmes battues et perdues.
Un tel sujet, l’auteure arrive à le réduire à de la guimauve et à des lieux communs racoleurs. La “creux-ation” prend tout son sens dans cette double histoire qui frôle parfois le ridicule voire l’indécence (sur les attentats de novembre à Paris).
Tout est prévisible dans ce jeu du burn-out et du caritatif. C’est misérabiliste et fade à souhait.
Les deux histoires basculent dans le rien là où l’inégalité et bien d’autres méfaits sont rendus à sec et sans le moindre intérêt. Ce qui tient de la gageure.
jean-paul gavard-perret
Laetitia Colombani, Les victorieuses, Grasset, 2019.