Un jeune adolescent de 13 ans vit dans une famille “normale”. Il travaille bien à l’école mais le spectateur rencontre le héros lorsqu’il est déjà radicalisé et soumis à son imam. Entêté, le premier devient le noyau d’un film tendu. La mise en scène tient le film hors de la question de savoir comment se crée la radicalisation.
A l’inverse, il explore la dépossession et comment se débarrasser d’une emprise douteuse.
Les Dardenne filment à nouveau un itinéraire moral (sans jugement) ou plutôt une épreuve du regard : pas celui/celle du héros mais des réalisateurs eux-mêmes par la gymnastique visuelle qu’ils inventent. Le spectateur ne peut pas quitter l’entêté, toujours à l’image. La violence est le plus souvent implicite qu’explicite.
Et le film est d’une grande justesse : nous sommes dans les pas du jeune garçon jusqu’à la fin en forme de suspension.
Tout ici reste âpre et nous met à l’intérieur de nos propres hantises d’occidentaux face à un enfant qui pourrait être le nôtre et qui commet des actes “scandaleux”. Mais la technique du film est faite pour que le personnage échappe à ses créateurs sans que l’on sache si l’on va aller du côté de la vie ou de la mort.
La tension est constante. Elle crée une émotion de cinéma pur.
jean-paul gavard-perret
Le jeune Ahmed
De : Luc Dardenne, Jean-Pierre Dardenne
Avec : Idir Ben Addi, Olivier Bonnaud, Myriem Akheddiou
Genre : drame
Date de sortie : 22 mai 2019
Durée : 1H24mn
Synopsis
En Belgique, aujourd’hui, le destin du Jeune Ahmed, 13 ans, pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie.