Cannes, Nuovo Cinema Paradiso e il premio 30 anni fa. E dire che all’inizio fu un flop e dovettero proiettarlo gratis (Cannes, Cinéma Paradiso et le prix il y a 30 ans. Et dire qu’au début c’était un flop et qu’ils ont dû le projeter gratuitement)

Corriere della Sera
LA STORIA

Cannes, Nuovo Cinema Para­diso e il pre­mio 30 anni fa. E dire che all’inizio fu un flop e dovet­tero proiet­tarlo gratis

Nel 1989 il film di Tor­na­tore si aggiu­dicò il gran pre­mio della Giu­ria in Costa Azzurra
Ma quando usci fece fatica: fu gra­zie a un cine­filo di Mes­sina che prese il volo

di Ales­sio Ribaudo
17 mag­gio 2019

«Quando il film uscì nel novembre 1988, nelle sale ita­liane, non andò a vederlo nes­suno. Gli incassi furono disas­trosi, tranne che a Mes­sina, dove il film andò benis­simo e non capi­vamo il per­ché».  Il dub­bio che si era posto Pep­puc­cio Tor­na­tore, sul flop iniziale del suo capo­la­voro «Nuovo Cinema Para­diso» ha, invece, una spie­ga­zione ben pre­cisa.
«Gianni Par­la­greco non era solo il ges­tore del cinema Aurora nel pieno cen­tro di Mes­sina ma era un appas­sio­nato cine­filo che non si dava pace dell’insuccesso di quella magni­fica pel­li­cola — spiega l’avvocato Ninni Pan­zera,  cine­filo e anima di TaoArte e del Taor­mina Film Fest» — tanto che la tenne in car­tel­lone con osti­na­zione ma ebbe pure un colpo di genio: invitò la gente a entrare gra­tis e, solo se il film fosse pia­ciuto, alla fine avreb­bero pagato.
È stato un vero tri­onfo per­ché nes­suno scelse di non pagare».

Un suc­cesso conta­gioso. «Io stesso ges­tivo in città una pic­cola sala da appena 50 posti dedi­cata a Don Milani — pro­segue Pan­zera che nel 2014 ha anche apprez­zate mostre sui 25 anni del capo­la­voro di Tor­na­tore —  e lo ripro­posi: ogni sera era stra­colma». Sem­bra una favola nella favola ma pro­prio il pub­blico mes­si­nese, pro­ba­bil­mente, tenne in vita quella pel­li­cola. Esat­ta­mente così come era suc­cesso nel 1981 con «Rico­min­cio da tre»:  igno­rato nel resto d’Italia e osan­nato nella città di Cola­pesce. «Nuovo Cinema para­diso incassò 120 milioni in tutta Ita­lia e di questi 72 solo a Mes­sina e, a quel punto, ho deciso di invi­tare Pep­puc­cio per un incon­tro con gli  spet­ta­tori della sala Milani — ricorda Pan­zera da Cannes dove ha appena pre­sen­tato alla stampa la mos­tra «Le stelle di Taor­mina» sui film girati nella perla dello Jonio —.
Lui ne fu entu­siasta per­ché, sotto sotto, era curioso di sco­prire il per­ché di quel suc­cesso in città».

L’incontro avviene dav­vero alla fine gen­naio del 1989 davanti a un pub­blico entu­siasta. «C’era la gente arram­pi­cata ovunque nella Saletta Milani quella sera — ricorda diver­tito lo scrit­tore mes­si­nese Fabio Maz­zeo,  attual­mente in clas­si­fica con «La soli­tu­dine degli amanti» — per­ché l’entusiasmo di Par­la­greco e Pan­zera era stato conta­gioso in città  e noi stessi gio­va­nis­simi cro­nisti alle prime armi ave­vamo visto il film alla Milani pro­prio su invito di Ninni. Aveva ragione per­ché notammo subito che sarebbe pas­sato alla sto­ria e al regista baghe­rese tri­bu­tammo una meri­tata  ovazione».

Tor­na­tore, quella sera, rimase col­pito. «Lo vidi fra il fras­tor­nato e lo smar­rito per­ché, come disse lui, era stata “una carezza in tempo di schiaffi” e per due ore filate si rac­contò a cuore aperto.  Anzi disse che “la sera prima di addor­men­tarmi, sogno che Mes­sina sia tutto il mondo e che il suc­cesso che il film ha avuto qui si possa repli­care ovunque”». L’incontro si chiuse con una pre­mo­ni­zione.
«“Non dico che con questo film voglio vin­cere l’Oscar ma spero che abbia almeno un’altra oppor­tu­nità….”». Il regista riprese corag­gio e, dopo aver accor­ciato di alcuni minuti la pel­li­cola, nel mag­gio del 1989 gli viene asse­gnato  al Fes­ti­val di Cannes il «Grand prix spe­ciale della giuria». […]


tra­duc­tion :

Cannes, Cinema Para­diso et le prix il y a 30 ans
Et dire qu’au début c’était un flop et qu’ils ont dû le pro­je­ter gratuitement

En 1989, le film de Tor­na­tore rem­porta le grand prix du jury sur la Côte d’Azur
Mais quand il sor­tit, il lutta : c’est grâce à un ciné­phile de Mes­sine qu’il prit son envol

par Ales­sio Ribaudo
17 mai 2019

« Lorsque le film est sorti en novembre 1988, dans les salles ita­liennes, per­sonne n’est allé le voir. Les recettes furent désas­treuses, sauf à Mes­sine, où le film passa très bien alors que nous ne com­pre­nions pas pour­quoi ». Le doute qui s’était posé sur le flop ini­tial du chef-d’œuvre « Cinéma Para­diso » de Pep­puc­cio Tor­na­tore a, en revanche, une expli­ca­tion bien pré­cise. [synop­sis : À Rome, à la fin des années 1980, Sal­va­tore, cinéaste en vogue, vient d’apprendre la mort de son vieil ami Alfredo. Avec le sou­ve­nir d’Alfredo, c’est toute son enfance qui remonte à la sur­face : son vil­lage natal, en Sicile, quand on l’appelait Toto et qu’il par­ta­geait son temps libre entre l’église et la salle de cinéma parois­siale, où régnait Alfredo, le pro­jec­tion­niste qui, au tra­vers des films qu’il pro­je­tait, lui appre­nait la vie. ndt]
« Gianni Par­la­greco n’était pas seule­ment le gérant du cinéma Aurora en plein centre de Mes­sine, mais c’était un ciné­phile pas­sionné qui ne sup­por­tait pas l’échec de ce magni­fique film — explique l’avocat Ninni Pan­zera, ciné­phile  et âme du TaoArte [centre cultu­rel de Mes­sine, ndt.] et du Taor­mina Film fest » [Le Fes­ti­val du film de Taor­mine est un fes­ti­val de cinéma ita­lien qui a lieu chaque année en Sicile, à Taor­mine, en juin.  Il est orga­nisé dans le cadre de Taor­mina Arte,ndt ] — au point qu’il l’a gar­dée avec obs­ti­na­tion, mais il a eu un coup de génie : Il a invité les gens à entrer gra­tui­te­ment et à payer à la fin seule­ment s’ils avaient aimé le film.

Un suc­cès conta­gieux. « Je gérais moi-même en ville une petite salle de 50 places dédiée à Don Milani [Lorenzo Milani Com­pa­retti est un prêtre catho­lique et édu­ca­teur ita­lien, célèbre pour avoir fondé l’École de Bar­biana et y avoir expé­ri­menté une méthode d’éducation à des­ti­na­tion des plus dému­nis qui a pro­vo­qué de vifs débats dans les années 1950 et 1960 ndt]- pour­suit Pan­zera qui en 2014 a aussi orga­nisé des expo­si­tions appré­ciées sur les 25 ans du chef-d’œuvre de Tor­na­tore–  et je le repro­po­sai : chaque soir, il débor­dait ». Ça res­semble à un conte de fées dans un conte de fées, mais le public de Mes­sine a pro­ba­ble­ment gardé ce film en vie. Exac­te­ment comme en 1981 avec « Un nou­veau départ à trois » [film ita­lien réa­lisé par Mas­simo Troisi, sorti en 1981, ndt] :  ignoré dans le reste de l’Italie et acclamé dans la ville de Cola­pesce.
« Cinema para­diso a rap­porté 120 mil­lions dans toute l’Italie dont 72 seule­ment à Mes­sine et, à ce moment, j’ai décidé d’inviter Pep­puc­cio pour une ren­contre avec les spec­ta­teurs de la salle Milani — rap­pelle Pan­zera depuis Cannes où il vient de pré­sen­ter à la presse l’exposition « Les étoiles de Taor­mine » sur les films tour­nés dans la perle du Jonio —. Il en fut ravi parce que, au fond, il était curieux de connaître les rai­sons de ce suc­cès en ville ».

La ren­contre se déroule vrai­ment fin jan­vier 1989 devant un public enthou­siaste. «Il y avait des gens entas­sés par­tout dans la salle Milani ce soir-là — sou­ligne, amusé, l’écrivain mes­sin Fabio Maz­zeo, actuel­le­ment classé avec « La soli­tude des amants » — parce que l’enthousiasme de Par­la­greco et Pan­zera avait été conta­gieux dans la ville et que nous-mêmes, très jeunes chro­ni­queurs débu­tants, nous avions vu le film à la Milani grâce à l’invitation de Ninni. Il avait rai­son parce que nous avons tout de suite remar­qué qu’il allait res­ter dans l’histoire et que nous ren­dîmes une ova­tion méri­tée au met­teur en scène de Baghe­ria ».
Tor­na­tore, ce soir-là, fut frappé. « Je le vis entre l’étourdi et l’égaré, parce que, comme il le dit, il avait été caressé en temps de gifles, et pen­dant deux heures, il se raconta à coeur ouvert. Il a dit que “le soir avant de m’endormir, je rêve au contraire que Mes­sine soit tout le monde et que le suc­cès que le film a eu ici puisse se repro­duire par­tout». La ren­contre se ter­mina par une pré­mo­ni­tion. “Je ne dis pas qu’avec ce film, je veux gagner l’Oscar, mais j’espère qu’il aura au moins une autre chance”. Le réa­li­sa­teur reprend cou­rage et, après avoir rac­courci de quelques minutes le film, le « Grand prix spe­cial du jury” lui est attri­bué en mai 1989 au Fes­ti­val de Cannes. […]

fre­de­ric grolleau

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