L’album d’autocélébration égotique de Romeo Elvis est l’exemple type d’un produit surfait monté en épingle par le buzz. Il est vrai que ce Roméo belge est la nouvelle coqueluche hexagonale.
Son rap varietoche part en tout sens ou plutôt nulle part dans des confitures du si. Du si j’étais un génie.
Etre frère d’Angèle — star francophone du moment — ne fait pas de son aîné un cador. Son nombrilisme est fatigant — seule la photo de la pochette Y échappe.
Donneur de leçon (drogue, alcool, travail, industrie musicale, politique belge sur l’ex6Congo)? l’album est sans aucune légèreté. Il répond sans doute à un projet (ironique ?) dont l’intensité tourne à vide.
La puérilité plus ou moins assumée fait qu’au Spleen fait place un lamento. Le featuring avec “M” n’y change rien. Au contraire. C’est un peu merdeux et racoleur sous désir (supposé) de transparence au sujet de la filière musicale. Mais de celle-ci ?
Roméo Elvis n’en fait pas grand chose en ce qui tient d’un pourquoi pas sans intérêt qui hésite entre variété et rap et reste dans une brume qui se voudrait farcesque mais n’est que souffreteuse.
Stromae peut dormir tranquille.
jean-paul gavard-perret
Romeo Elvis, Chocolat, Barclay, 2019.
Bien dit! même si mes pimprenelles ne sont pas (encore) d’accord avec moi.