A Central Park, deux amoureux rencontrent un ours polaire qui parle et de nombreuses surprises, bonnes ou mauvaises…
Deux jeunes amoureux, Yasmina Polaire et Johan Crevette, décident de passer quelques jours de vacances à New York. Rien de très original à première vue, sauf que, une fois sur place, les chauffeurs des taxis qu’empruntent les deux bruxellois portent tous des noms de présidents américains. Et, surprise, les billets qu’ils sortent pour régler leurs courses sont à leurs effigies… Le couple ne semble pas s’en étonner outre mesure, heureusement d’ailleurs, puisqu’il ne s’agit que d’un avant goût de ce que leur réserve ce NY City si mystérieux.
Ravis de découvrir la Big Apple, Yasmina et Johan commencent leur visite, afin de prendre l’air, par Central Park, le poumon vert de Manhattan. Là, à peine arrivés, un clochard se surnommant Snake les accueille à bras ouverts dans son « royaume ». Une rencontre pour le moins étrange, mais sans commune mesure avec celle faite lors de leur visite du zoo, avec Norman, un ours polaire… qui parle ! Et qui laisse même entendre qu’il est le cousin de Yasmina… Au même instant, cette dernière disparaît.
Commence alors pour Johan une recherche aussi longue que désespérée à travers Central Park. Deux bimbos lui enseignent au cours de sa quête la pratique du roller, tandis que de mystérieux murs s’érigent devant lui. Plus imposants d’heure en heure, ils l’empêchent désormais d’atteindre toute sortie, alors que certaines personnes peuvent les traverser, comme cette jolie fille en roller qu’il ne cesse de croiser.
Johan rencontre à nouveau Snake, qui le soutient dans sa détresse. « Les choses qui doivent se faire doivent se faire », philosophe-t-il. Mais il lui annonce également qu’il se trouve comme lui prisonnier de ces murs étranges…
Bourré d’humour et de fantaisie, « Central Park », la deuxième collaboration de Christian Durieux et Jean-Luc Cornette, nous raconte donc l’histoire d’un désamour, très justement illustré par de superbes dessins au surréalisme doux-amer. Délibérément décalé, plein de tendresse mais parfois inquiétant aussi, cet album se termine malgré son thème sur une touche largement optimiste. Une happy end à l’américaine en somme, qui s’achève sur ces mots : « N’aie pas peur, superman ! »
Charles Dupire
Jean-Luc Cornette (scénario), Christian Durieux (dessin et couleurs ), Central Park, Dupuis, collection « expresso », 2005, 56 p. — 9,50 € |