Jean-Luc Cornette (scénario), Christian Durieux (dessin et couleurs ), Central Park

A Cen­tral Park, deux amou­reux ren­contrent un ours polaire qui parle et de nom­breuses sur­prises, bonnes ou mauvaises…

Deux jeunes amou­reux, Yas­mina Polaire et Johan Cre­vette, décident de pas­ser quelques jours de vacances à New York. Rien de très ori­gi­nal à pre­mière vue, sauf que, une fois sur place, les chauf­feurs des taxis qu’empruntent les deux bruxel­lois portent tous des noms de pré­si­dents amé­ri­cains. Et, sur­prise, les billets qu’ils sortent pour régler leurs courses sont à leurs effi­gies… Le couple ne semble pas s’en éton­ner outre mesure, heu­reu­se­ment d’ailleurs, puisqu’il ne s’agit que d’un avant goût de ce que leur réserve ce NY City si mystérieux.

Ravis de décou­vrir la Big Apple, Yas­mina et Johan com­mencent leur visite, afin de prendre l’air, par Cen­tral Park, le pou­mon vert de Man­hat­tan. Là, à peine arri­vés, un clo­chard se sur­nom­mant Snake les accueille à bras ouverts dans son « royaume ». Une ren­contre pour le moins étrange, mais sans com­mune mesure avec celle faite lors de leur visite du zoo, avec Nor­man, un ours polaire… qui parle ! Et qui laisse même entendre qu’il est le cou­sin de Yas­mina… Au même ins­tant, cette der­nière disparaît.

Commence alors pour Johan une recherche aussi longue que déses­pé­rée à tra­vers Cen­tral Park. Deux bim­bos lui enseignent au cours de sa quête la pra­tique du rol­ler, tan­dis que de mys­té­rieux murs s’érigent devant lui. Plus impo­sants d’heure en heure, ils l’empêchent désor­mais d’atteindre toute sor­tie, alors que cer­taines per­sonnes peuvent les tra­ver­ser, comme cette jolie fille en rol­ler qu’il ne cesse de croiser.

Johan ren­contre à nou­veau Snake, qui le sou­tient dans sa détresse. « Les choses qui doivent se faire doivent se faire », philosophe-t-il. Mais il lui annonce éga­le­ment qu’il se trouve comme lui pri­son­nier de ces murs étranges…

Bourré d’humour et de fan­tai­sie, « Cen­tral Park », la deuxième col­la­bo­ra­tion de Chris­tian Durieux et Jean-Luc Cor­nette, nous raconte donc l’histoire d’un désa­mour, très jus­te­ment illus­tré par de superbes des­sins au sur­réa­lisme doux-amer. Déli­bé­ré­ment décalé, plein de ten­dresse mais par­fois inquié­tant aussi, cet album se ter­mine mal­gré son thème sur une touche lar­ge­ment opti­miste. Une happy end à l’américaine en somme, qui s’achève sur ces mots : « N’aie pas peur, super­man ! »

Charles Dupire

   
 

Jean-Luc Cor­nette (scé­na­rio), Chris­tian Durieux (des­sin et cou­leurs ), Cen­tral Park, Dupuis, col­lec­tion « expresso », 2005, 56 p. — 9,50 €

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