Mai-Thu Perret, Exposition

Ouver­tures

Spécia­liste de la décons­truc­tion, Mai-Thu Per­ret depuis très long­temps conduit à un nou­vel ordre visuel, à un lieu à explo­rer à tra­vers le plus sou­vent des cou­leurs mini­males mais riches en tona­li­tés. Sa démarche reste tou­jours à l’écart d’un contexte trop pré­cis ( à l’inverse de beau­coup d’artistes qui se perdent dans un enga­ge­ment sans doute de bonne volonté mais en pure perte) afin de don­ner à ses tra­vaux un sup­plé­ment de valeur géné­rale.
Ses œuvres pour­suivent le ques­tion­ne­ment du monde par la créa­tion d’images comme sym­boles et car­to­gra­phie du temps et de l’histoire. A par­tir de lit­té­ra­ture, la poé­sie, le construc­ti­visme, le design, l’artisanat, les arts appli­qués ou les reli­gions celle qui avait accom­pli des études de lit­té­ra­ture à Cam­bridge avant de se tour­ner vers les arts plas­tiques a tra­vaillé à New York (entre autres dans les ate­liers de John Trem­blay et Ste­ven Par­rino), au Nouveau-Mexique puis à Genève où est pré­sen­tée cette expo­si­tion majeure.

Si l’écriture comme l’influence amé­ri­caine res­tent fon­da­men­tales dans l’œuvre, opti­que­ment elles en ont qua­si­ment dis­paru. Refu­sant un art où la per­son­na­lité de l’artiste paraît de manière intime, Mai-Thu Per­ret cultive la dis­tan­cia­tion selon la for­mule abrupte et dont il faut prendre garde : « la machine fait l’art ».
L’œuvre pos­sède un côté magique (et par­fois quelque peu « ciné­tique ») sous cou­vert de mini­ma­lisme énig­ma­tique. L’artiste de l’extraterritorialité demeure pous­sée à entre­te­nir une fois de plus son obses­sion pour la vie à tra­vers des formes simples mais par­ti­cu­lières qui ne cherchent pas à entre­te­nir les fan­tasmes ou l’ornemental (dont l’œuvre est la critique).

Mai-Thu Per­ret mêle le déli­cieux et le trans­gres­sif. Elle feint d’assouvir le plai­sir pour mieux cir­con­ve­nir l’objet du désir. Manière peut-être d’éviter que le coït artis­tique devienne chaos et qu’une fusion mys­tique appa­raisse là où elle n’a rien à faire.

jean-paul gavard-perret

Mai-Thu Per­ret,  Expo­si­tion, MAMCO Genève, du 10 octobre 2018 au 3 février 2019.

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