Un peu d’humour dans l’insignifiance
Le héros du livre se dit en mal d’inspiration. Et cette “panne” semble avoir déteint sur l’auteur lui-même – à moins que ce soit le contraire. Benchetrit tente toutefois de sauver la mise avec un certain humour qui souvent fait mouche.
Néanmoins, au-delà d’un charme d’apparence, le roman ressemble plus à un scenario qu’à un “vrai” roman. Il est parsemé de bribes de dialogues, d’indications pratiquement scéniques, afin qu’une telle fiction devienne le prétexte à un film pour la télévision même si l’auteur lui règle son compte à travers la télé-réalité où il “casse” plus les paumés qui y participent que les maîtres du jeu avide de rentabilité.
C’est pourquoi le lecteur a du mal à croire au “looser” que l’artiste anime. Le roman est un pâle reflet de ceux de Fante voire de Nicolas Ray ou de Gianada. Nous restons ici dans un typique roman de gare : le lecteur peut faire l’impasse dessus sauf s’il s’ennuie dans un voyage en TGV.
jean-paul gavard-perret
Samuel Benchetrit, Reviens, Grasset, Paris, 2018, 252 p. — 17,00 €.