Les ailes du désir version 2.0
Poursuivant sa collection sur Berlin, Hatje Cantz, pour son volume 2, propose un voyage dans le Berlin nocturne des parties et autres festivités au côté d’Ed Broner. Il y a là d’étranges vieilles voitures, des filles quasiment nues, des graffiti qui invitent à une grande fête sexe, drogue et rock and roll (techno comprise bien sûr). L’atmosphère est cynique, le plaisir au coin de la rue ou plutôt dans les lieux où des marques de luxe font leur show-case.
Grâce à ce livre, tout le monde semble pouvoir en profiter dans la perte des repères familiers.
Il existe là bien des dislocations là où jusqu’aux architectures bougent : des boîtes s’ouvrent pour donner du jeu aux corps des noctambules. Qu’importent le monde et ses pollutions. Pour un temps, les blabla blafards se perdent dans le bruit et les vapeurs de fumée qu’on prendrait ailleurs pour suspectes. L’emphase prend des figures qui n’ont rien de sacré. Mirages et dérapages se confondent aux moments où ce ne sont pas les Saintes qui se montrent mais des diablesses – et pas forcément en bas bleus.
L’aiguillon de la raison n’a plus son mot à dire : celui des platines le remplace pour inoculer une énergie au sein de topologies marginales.
jean-paul gavard-perret
Ed Broner, Berlin Stories 2 : Vagabondage Diary, Hatje Cantz, Berlin, 2018, 128 p.