Linda Lê, Chercheurs d’ombres

Entre dis­si­pa­tion et disparition

Linda Lê, entre dis­si­pa­tion et dis­pa­ri­tion, offre 17 lec­tures : Rilke, Kafka, Cio­ran, Gom­bro­vicz, Bruno Schulz, la phi­lo­sophe Maria Zam­brano l’éternelle étran­gère, Sta­nis­las Rodanski, Joë Bous­quet, Ida Lupino, Wang Bing, les pre­miers films de Sha­ru­nas etc. Toutes ces œuvres creusent l’ombre, enva­hissent les formes et les découvrent à la recherche d’un secret de l’être ou d’un rien qui ne fait que s’éloigner au sein des angoisses de la créa­tion.
Existe en ces lec­tures une recherche du chant du silence et de « sa voix épou­van­table ». Les auteurs en accueillent l’écho. Pour Linda Lê, de tels créa­teurs sont fon­da­men­taux et appar­tiennent à la même com­mu­nauté de recherche. Ils ont tra­versé des crises exis­ten­tielles liées à « la connais­sance par les gouffres » chère à Michaux.

La des­cente vers les abîmes est donc néces­saire. Il n’existe pour eux pas de la lit­té­ra­ture sans cette mise en dan­ger. Certes, Linda Lé n’est pas au niveau de ses maîtres : elle se contente de rendre hom­mage à ces disparus/revenants. Il s’agit d’exercices de répa­ra­tion qui jouxtent l’œuvre roma­nesque de l’auteure et lui offre des clés.
En ce tra­vail cri­tique et paral­lèle qu’elle ne cesse de pra­ti­quer, Linda Lê fait par­ler la bouche qui entonne l’éloge de ce qui chante dans les ténèbres afin de les éclai­rer tant que faire se peut.

jean-paul gavard-perret

Linda Lê, Cher­cheurs d’ombres, Chris­tian Bour­gois, coll. Titres , Paris, 2018, 170 p.

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