Cette trilogie se compose du Projet Bleiberg, du Projet Shiro et du Projet Morgenstein, parus aux Éditions Critic entre 2010 et 2013. Bleiberg est le nom d’un scientifique qui s’est fait fort, auprès d’Himmler, de lui fabriquer des Übermensch, des surhommes dont le Reich a grand besoin.
Jérémy vit mal depuis six mois, depuis ce drame quand, voulant fêter le milliard de dollars qu’il a fait gagner à sa boîte, il part en virée et tue une gamine de quatre mois. Aussi peste-t-il quand la sonnette le réveille. Deux militaires lui présentent les condoléances du gouvernement, lui remettent un drapeau et les décorations de son père, le lieutenant-général Daniel J. Corbin. La nouvelle réjouit Jérémy car, il y a vingt-cinq ans, Corbin les abandonnait sa mère et lui. Il annonce la nouvelle à son mentor, Bernard Dean, qui est également son patron en allant voir sa mère. Celle-ci n’exulte pas. Elle lui remet un pendentif en lui disant qu’il est grand temps qu’il sache… qu’il comprendra plus tard. Jérémy se retrouve au cœur d’une affaire qui le dépasse et sa vie bascule quand il se retrouve encadré par Jacky Walls, une agente de la CIA et Eytan Morg, un agent du Mossad chargés de le protéger.
Le Projet Shiro débute en 1957 dans un centre de recherches bactériologiques de l’armée. Jane Woodrige y mène des expériences dangereuses. Une nuit l’alarme retentit.
En République Tchèque, de nos jours, Branislay Poborsky se rend chez ses parents pour fuir des problèmes conjugaux. Sur la route, il est arrêté par des policiers qui lui ordonnent de rebrousser chemin. Son instinct de journaliste le pousse à contourner l’interdit. Depuis un point d’observation, rejoint à grand-peine, il voit les rues du village jonchées de cadavres. Surpris, il va être tué lorsqu’un géant vient à son secours. C’est Eytan Morg qui lui confisque son appareil photo, un Eytan qui devra faire équipe avec sa pire ennemie, Elena.
Le projet Morgenstern, à la fois préquel et conclusion du cycle, met en scène en 1942, un enfant lancé dans une course éperdue. Une folle colère l’anime pour s’abattre sur les responsables de tant de souffrances. Recueilli par un groupe de résistants, il fait montre de compétences exceptionnelles au combat.
Aux USA, de nos jours, Jérémy et Jacky mènent une vie tranquille en compagnie de leur petite fille. Mais ils se retrouvent menacés. Elle doit échapper à une explosion et à une attaque en règle et lui à l’agression de celui qu’il considérait comme un ami…
La trilogie s’appuie sur le personnage d’Eytan, un agent israélien. Celui-ci traque les criminels nazis depuis des décennies, mais le temps accomplit son travail. La découverte du Consortium, et son implication dans l’arrivée au pouvoir d’Hitler l’incite à se consacrer à son démantèlement. Autour cet axe central gravitent Jérémy, Jacky. Le premier est un superbe anti-héros, la seconde est passée par la formation de la CIA. Dans le camp adverse, Elena, l’âme damnée du Consortium, traverse les romans en faisant preuve d’une résistance peu commune. Cette organisation tire de sombres ficelles dans l’ombre, poussant des dictateurs sur le devant de la scène, poursuivant le but de se rendre maître de la planète entière par des moyens criminels.
Conjuguant la Grande Histoire et une fiction empruntant à des événements réels, le romancier tisse une intrigue solide, captivante, enchaînant avec maîtrise des péripéties trépidantes. Il use de flashbacks pertinents pour rapprocher des situations et expliquer par des faits anciens, une réalité d’aujourd’hui. Il faut passer outre quelques facilités romanesques tant les péripéties sont variées et leur rythme soutenu.
Avec La trilogie Bleiberg, David Khara propose un cycle de thrillers empruntant à l’espionnage, à l’aventure, à l’anticipation et à la prospective, mêlant complots politiques, résurgences criminelles, dérives de la science, avec une galerie de personnages difficile à oublier. Un récit qui se lit d’une traite. Un seul regret, cette trilogie se termine trop vite !
serge perraud
David Khara, La trilogie Bleiberg, J’Ai Lu, coll. “Semi-poche”, octobre 2017, 992 p. – 15,00 €.
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