Marie-Christine Natta, Baudelaire

Une magis­trale bio­gra­phie de Baudelaire

Marie-Christine Natta livre ici une magis­trale bio­gra­phie de Bau­de­laire. Spé­cia­liste du XIXe s., plus par­ti­cu­liè­re­ment de la période roman­tique et du dan­dysme, elle a publié de nom­breux articles et ouvrages, et une bio­gra­phie d’Eugène Dela­croix en 2010.
L’ouvrage se divise en quarante-cinq cha­pitres, soit chro­no­lo­giques, soit thé­ma­tiques, eux-mêmes détaillés en quelques sous-parties, et qui per­mettent une lec­ture au fil du livre aussi bien qu’une consul­ta­tion directe sur cer­tains aspects (« Les Fleurs du Mal, “un ouvrage auquel je veux mettre du soin” », cha­pitre 25 ; « Les Fleurs du Mal, un ouvrage à défendre », cha­pitre 26 ; « Les Fleurs du Mal, un ouvrage en pro­cès », cha­pitre 27 ; « La Canaille lit­té­raire », cha­pitre 34…), ce qui ren­dra ser­vice au lec­teur cher­chant des infor­ma­tions rapides sur un aspect particulier.

Cette bio­gra­phie se com­plète d’abondantes notes de fin de cha­pitre, qui sont autant de pistes de lec­ture et d’approfondissement, et qui montrent com­bien, s’il était besoin de s’en assu­rer, il s’agit-là d’un tra­vail scien­ti­fique. Une riche biblio­gra­phie (mais celle sur l’auteur est inson­dable !) est pro­po­sée, ainsi qu’un dense index qui a l’avantage de pré­ci­ser, en regard du nom, la qua­lité de la per­sonne citée (cri­tique, jour­na­liste…).
On pourra regret­ter l’absence d’illustrations ou de pho­to­gra­phies (un cahier hors-texte sem­blait pour­tant facile à faire). L’ouvrage est dense (presque neuf-cents pages), mais le papier fin et opaque le rend très agréable à mani­pu­ler, et l’élégante police à lire.

Marie-Christine Natta ne donne pas d’avis sur l’auteur : elle laisse le lec­teur juger sur pièces ce qu’il en est ; le tra­vail est très docu­menté, les sources de la cor­res­pon­dance sont par­fai­te­ment exploi­tées. Le rôle de l’éditeur de Bau­de­laire, Auguste Poulet-Malassis, est remis en valeur par l’entreprise de recherche de Mme Natta : on découvre ainsi qu’en dépit des reproches par­fois amers que Bau­de­laire lui adres­sait, il a su le pro­té­ger et faire valoir ses droits tout au long de leur par­cours com­mun.
L’autre grand apport de cette bio­gra­phie est la part belle faite à l’humour de Bau­de­laire, ce à quoi on ne prête pas pre­miè­re­ment atten­tion lorsqu’on étu­die l’auteur, en dépit des récents apports de la cri­tique (voir notam­ment Alain Vaillant, Bau­de­laire poète comique, PUR).

yann-loic andre

Marie-Christine Natta, Bau­de­laire, Per­rin, 2017, 896 p. — 28,00 €.

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