Richard Morgiève, Les hommes

Celui qui tente de leur ressembler

Les hommes  est un livre de mâle mais fait pour les femmes. Mor­gièvre l’écrit pour elles et une en par­ti­cu­lier. A cela deux rai­sons. La pre­mière : « dans toutes les his­toires d’hommes, il y a une fille, et même il faut une fille – sans fille, pas d’homme ». Mais la seconde n’est pas la moindre : « C’était pas une his­toire d’homme que je vou­lais écrire, pas exac­te­ment, c’était une his­toire de père et de fille.»
Certes, les modèles mas­cu­lins sont là : ceux des années 60 Lino Ven­tura, Gabin ou leurs clones sous forme au besoin de petits mal­frats aussi cruels que fra­giles et aux­quels Mie­tek le héros vou­drait ressembler.

Mais il n’en a pas l’étoffe : son roman­tisme est d’une cer­taine manière trop pusil­la­nime et pas assez à che­val sur sa liberté. Mor­giève le montre comme en sous-main tant sa sen­si­bi­lité et son goût lui jouent des tours. Mais il nous attire aussi dans son sillage pour que le lec­teur com­prenne ce qu’un tel homme tracte, tire et en quoi il jouit, tombe en un temps qui se com­pose autre­ment qu’à l’époque du cinéma en noir et blanc juste avant la Nou­velle Vague.
Ce qui ne veut pas dire qu’un tel livre fasse par­tie d’un monde révolu même si son époque est pas­sée . Tout dans le roman est une aven­ture de plus ou moins bonnes manières et de mani­pu­la­tions entre jeu et engagement.

jean-paul gavard-perret

Richard Mor­giève,  Les hommes, Gal­li­mard, collec­tion Lit­té­ra­ture fran­çaise / Joëlle Los­feld, 2017.

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