“Il faut continuer, je dois continuer”
Autre ou pareille, chaque femme de Flaminia Cavagnaro semble victime d’absence d’amour. Elles ont beau eu inventer pour leur partenaire des repas qui préparent à la volupté ‚ce n’est jamais sans problèmes. Et lorsque les couples s’envoient en l’air tout n’est pas forcément léger. Elles ont beau relever leurs jupes tout en caressant le nylon de leurs bas, sachant parfaitement combien mieux que les pantalons robes et jupes indiquent une certaine ouverture, rien ne réussit vraiment.
Dans cette ménagerie de rêve plusieurs visages se mêlent et certains peut-être ne sont pas les bons. Néanmoins, le fait que des femmes ont été molestées prouve que tout ne s’est bien passée. Flaminia Cavagnaro n’en montrera pas plus mais le constat est clair. Chacune semble purger les délits de l’autre moitié de la nature humaine. Preuve qu’ouvrir les jambes n’aère pas forcément l’esprit et ne rend pas le mariage (ou ce qui en trient lieu) plus supportable. L’amant fut-il enivré ? Nul ne peut le dire.
Toutes pourtant semblent faire aujourd’hui comme hier mais bien plus que deux mains et semblent faire leur la phrase de Beckett : “Il faut continuer, je dois continuer”. Du moins tant que faire se peut, les yeux écarquillés, en soupirant oui, en soupirant non, de loin en loin sachant que ça arrive et en se laissant aller.
jean-paul gavard-perret
Faminia Cagnavaro, Shocked by dreams, Trenta Formiche, Via del Mandrione 3, 00181 Roma Roma, 2015.